Une kyrielle de contraintes font obstacle à la promotion du gaz de pétrole carburant (GPL), dans le pays. Intervenant lors d'une conférence sur la promotion de l'utilisation de ce type de carburant, tenue hier à Alger, Mme Fatma Zohra Cherfi, secrétaire générale du ministère de l'Energie, a affirmé qu'il existe un "engouement" de plus en plus grand des automobilistes pour le GPL/C, mais qui fait face à certaines "contraintes entravant la réalisation du vaste programme envisagé pour la conversion dont spécialement la disponibilité des kits et autres équipements". Il y a quelques années, des concessionnaires automobiles se faisaient les promoteurs du gaz de pétrole liquéfié (Gpl). Ils le faisaient quand le pays était en bonne santé financière et que le marché de l'automobile prospérait. Ils étaient même liés par des conventions à Naftal et à des sociétés privées, dont Ghazal, spécialisées dans l'installation de kits GPL. Côté prix, l'installation d'un système Gpl dépasse les 28 000 DA. Le GPL était et est encore largement disponible en Algérie. Et puis, il est moins cher que les autres carburants (9 DA le litre). À un moment donné, ce type de carburant a commencé à intéresser sérieusement les automobilistes, surtout ceux qui roulent en berline, des carrosses qui siphonnent du carburant, a fortiori sur des routes embouteillées, comme c'est le cas dans les grandes villes, Alger en tête. Evidemment, ces véhicules en consommeraient moins, s'ils avaient été dotés de système GPL. Dans le temps, l'introduction du GPL avait été faite à petites échelles, seuls quelques véhicules l'utilisaient. Il a beaucoup évolué, aujourd'hui, "s'invitant" même dans une industrie automobile pointue, gagnée par l'électronique. Aussi, les constructeurs s'y adaptent-ils, entreprenant et introduisant des prédispositions spécifiques pour le GPL. On est, toutefois, loin de l'objectif de généralisation du GPL. Quantifiée, la consommation du GPL/carburant (GPL/C) se situe actuellement autour de 350 000 tonnes, ce qui est très en deçà des objectifs fixés par l'Etat qui vise à réduire substantiellement l'importation des carburants routiers. Selon Mme Fatma Zohra Cherfi, l'Algérie consomme aujourd'hui près de 15 millions de tonnes de carburants routiers dont plus de 350 000 tonnes de GPL/C. Cela, a-t-elle dit, est très en deçà des objectifs fixés. L'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) a lancé, pour le compte du ministère de l'Energie, un avis d'appel à manifestation d'intérêt pour la sélection d'installateurs de système GPL carburant, en vue de participer au programme de conversion de 20 000 véhicules particuliers. L'initiative entre dans le cadre de la mise en œuvre de la tranche annuelle 2017 du "programme national de maîtrise de l'énergie" relatif au secteur du transport. En 2016, près de 20 000 véhicules ont été convertis au GPL, au titre du projet national visant la conversion de plus d'un million de véhicules roulant au gasoil/essence vers le GPL/C, à l'horizon 2030. Fatma Zohra Cherfi a appelé à la contribution des opérateurs privés qui constituent, selon elle, la clé de la réussite du vaste programme de conversion et du développement du réseau de distribution de GPL/C à même d'assurer une plus large disponibilité de ce produit sur l'ensemble du territoire national. Il y a quelques années, un peu plus de 500 stations distribuaient ce genre de carburant. Pas assez. En avril 2017, il a été enregistré 2 277 stations-service dont 639 distribuent du GPL/C. Dans son programme de développement du réseau GPL/C pour 2017-2021, Naftal prévoit la réalisation de 1 624 stations-service. Et, problème de taille : les véhicules dotés de réservoirs Gpl ne peuvent accéder aux parkings souterrains et à ceux des hôtels. Pourtant, les kits GPL obéissent à des normes internationales très sévères. Tous les éléments du kit sont réajustés au millimètre près, conçus et fabriqués selon des coefficients de sécurité. Youcef Salami