Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé vendredi soir la communauté internationale à davantage de soutien en faveur des réfugiés burundais et des communautés qui les accueillent, alors que la pénurie chronique de fonds entrave sérieusement les efforts humanitaires dans les pays d'asile. "Plus de 420 000 réfugiés burundais ont encore cruellement besoin d'assistance et de soutien humanitaire en Ouganda, en République démocratique du Congo (RDC), en Tanzanie et au Rwanda", a déclaré un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d'un point de presse à Genève. "Le nombre de réfugiés burundais demeure élevé et il est capital d'apporter suffisamment de ressources pour maintenir les activités humanitaires vitales." À ce jour, l'appel de fonds révisé à 429 millions de dollars pour l'aide humanitaire aux réfugiés burundais dans les pays voisins n'est financé qu'à hauteur de 12%. Ce sous-financement a sérieusement entravé les installations de réception et limité l'espace d'accueil disponible, ainsi que la qualité de la protection assurée par les pays hôtes. "Les réfugiés continuent de vivre dans des camps surpeuplés et engorgés, où ils sont confrontés à l'insécurité, à la dégradation des abris d'urgence, à une pénurie d'eau potable et de nourriture, et où les services de santé et d'éducation sont dépassés", a déploré le porte-parole du HCR. "En dépit des efforts des gouvernements des pays qui les accueillent, du HCR et de ses partenaires, la protection et l'assistance aux réfugiés du Burundi n'ont pas encore atteint un niveau acceptable." La grande majorité des réfugiés ne prévoient pas encore de rentrer au Burundi. Bien que l'on observe le retour de certains réfugiés, le HCR n'encourage pas le retour au Burundi. L'agence estimant que les conditions n'y sont pas encore remplies pour un rapatriement à grande échelle. "Les réfugiés burundais ont encore besoin de protection internationale et des sondages informels tendent à indiquer que la grande majorité d'entre eux ne prévoient pas encore de rentrer", a déclaré M. Mahecic, tout en précisant que le HCR maintiendra toutefois son aide aux réfugiés qui ont fait part de leur désir de rentrer volontairement chez eux. L'agence onusienne a également lancé un appel à tous les gouvernements pour qu'ils laissent leurs frontières ouvertes aux demandeurs d'asile du Burundi et pour qu'il n'y ait pas de rapatriements forcés. Avec 246 000 personnes sur son territoire, la Tanzanie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés burundais. Quelque 88 000 réfugiés se trouvent au Rwanda, 40 000 en RDC, 37 000 en Ouganda et 7 000 au Kenya. R. I./Agences