Le premier secrétaire national du FFS a imputé la responsabilité de cette situation au seul pouvoir qui, a-t-il indiqué, a refusé toute proposition de sortie de crise. La crise économique aiguë dans laquelle patauge l'Algérie n'est, aux yeux du premier secrétaire national du FFS, pas un fruit amer d'une simple chute des prix des hydrocarbures mais plutôt "d'un long processus de violence fait de manœuvres brutales, de gouvernance unilatérale, d'instrumentalisation de la violence et de refus de toute solution politique pouvant conduire à l'instauration d'un Etat démocratique et social comme inscrit dans la plateforme de la Soummam". Intervenant lors d'un meeting populaire qui a rassemblé, hier, plusieurs centaines de militants de son parti devant le siège de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, le premier responsable du FFS, Mohamed Hadj Djilani, a entamé son discours en soulignant toute la gravité de la situation actuelle du pays. "Nous voici en 2017 face à une crise qui menace de tout emporter sur son passage : le salaire des travailleurs et des retraités, le pain quotidien des plus démunis, la sécurité dans nos villes et nos campagnes et même l'unité nationale vaillamment construite par les valeureux moudjahidine de notre glorieuse Révolution", a-t-il averti tout en imputant la responsabilité de cette situation au seul pouvoir qui a refusé toute proposition de sortie de crise, notamment, a-t-il soutenu, celle d'une réconciliation sur des bases de construction politique de la deuxième République. "Chaque fois, le pouvoir s'est violemment opposé à la voix de la sagesse et préféré l'aventure unilatérale de la confrontation violente", a asséné le premier secrétaire du FFS pour qui la réaction par l'assassinat politique d'Ali Mecili qui a entrepris de rapprocher le FFS d'Aït Ahmed et le MDA de Ben Bella en vue d'une sortie démocratique de la dictature militaire, l'instrumentalisation de la violence intégriste qui a plongé le pays dans la terreur de la décennie 90 et les manœuvres brutales de démantèlement de l'organisation citoyenne et politique de Kabylie lors du Printemps noir ne sont que quelques illustrations de cette gouvernance par la violence. Une violence que le pouvoir n'est pas près d'abandonner a soutenu Mohamed Hadj Djilani en citant, entre autres preuves, la préférence du pouvoir à discuter avec les groupes armés comme vient de le confirmer Ouyahia, dit-il, en lançant un énième appel aux "égarés dans les maquis". "L'ensemble des éléments du scandale de gouvernance unilatérale et de prime à la violence sur la solution politique se retrouve concentré de manière fortement symbolique dans les rebondissements de l'affaire Mecili", a-t-il encore martelé avant de souligner que 31 ans après son assassinat "nous voici face à la candidature de son assassin à ces élections sur la liste d'un parti du pouvoir". Mais pour l'orateur, la fidélité pour le FFS à l'idéal qu'incarnait Ali Mecili c'est aussi de continuer le combat pour la justice sociale, un pluralisme culturel et politique apaisé, un consensus national établi sur des principes démocratiques pour une deuxième République qui consacre un véritable Etat de droit. Samir LESLOUS