Nous sommes aujourd'hui face à une crise qui menace de tout emporter sur son passage : le salaire des travailleurs et des retraités, le pain quotidien des plus démunis, la sécurité dans nos villes et nos campagnes et même l'unité nationale vaillamment construite par les valeureux moudjahidine de notre glorieuse révolution», a déclaré Mohamed Hadj Djilali, premier secrétaire du FFS, hier, lors d'un meeting animé à la place de l'ancienne marie de Tizi Ouzou, à l'occasion du 54e anniversaire de la proclamation de son parti. Pour l'orateur, le pouvoir a souvent refusé les propositions de sortie de crise proposées par sa formation politique. «Les décideurs ont refusé la réconciliation sur des bases de construction politique de la deuxième République. Ils ont préféré discuter avec des groupes armés. D'ailleurs, Ouyahia continue à lancer des appels aux ‘‘égarés dans les maquis''», a-t-il laissé entendre avant d'ajouter, sans ambages, que «l'ensemble des éléments de ce scandale de gouvernance unilatérale et de prime à la violence sur la solution politique se retrouve concentré de manière fortement symbolique dans les rebondissements de l'affaire Mécili». «L'actualité la plus immédiate a fait que ce 54e anniversaire du FFS coïncide avec la préparation des élections locales qui ont rappelé au-devant de la scène le combat du militant exemplaire de la démocratie et de la liberté qu'était Ali Mécili. Trente-et-un ans après son assassinat, à Paris, nous sommes face à la candidature de son assassin aux élections de novembre prochain sur la liste d'un parti du pouvoir, le RND, un parti créé 10 ans après cet assassinat politique en pleine guerre des années 90'», a-t-il martelé. «Ceux qui ont combattu, par la violence, le pluralisme politique et la démocratie, créent des partis politiques et s'affublent du label démocratique. Mais, l'histoire les rattrape aujourd'hui. Tout comme elle les rattrapera demain s'ils persistent dans leur unilatéralisme faussaire», a-t-il insisté. Evoquant les réformes engagées lors de la période de l'ouverture démocratique, au lendemain des événements d'Octobre 1988, Hadj Djilali a indiqué que face à la tentative de réformes de 1989, «le pouvoir a instrumentalisé la violence intégriste et a plongé le pays dans la terreur de la décennie 90'», a-t-il soutenu. Le premier secrétaire du FFS a également estimé que «malgré la crise politique et économique, la lutte pour la démocratie engagée en 1963 par le FFS gagne progressivement tous les secteurs d'activité et toutes les régions du pays. Nos idées avancent et sont reprises par d'autres. Mais, la bataille sera rude car d'autres forces se fédèrent en vue de renouveler les impasses de la violence et du chaos. Certains n'hésiteront pas à faire de notre pays un autre Rwanda, une autre Libye ou une autre Syrie», a-t-il souligné. De son côté, Ali Laskri, membre de l'instance prudentielle du FFS, a déclaré qu'il y a 54 ans depuis que Hocine Aït Ahmed avait exigé des élections libres et transparentes. Toutefois, a-t-il déploré, «aujourd'hui, nous continuons encore à lutter pour la légitimité populaire et démocratique. Nous sommes contre la réconciliation dans l'impunité. Nous voulons une réconciliation nationale historique entre le peuple et les institutions», a-t-il insisté. Pour sa part, Youcef Aouchiche, membre de la direction du parti et tête de la liste FFS à l'APW pour les prochaines élections locales dans la wilaya de Tizi Ouzou, a parlé de la nécessité de reconquérir le terrain politique et de lutter pour le changement en Algérie.