Le président du cabinet local Strategica, spécialisé dans l'ingénierie financière, et qui s'est imposé peu à peu dans le développement du marché financier algérien, Lhachemi Siagh, a présenté, hier, une communication sur la réforme bancaire au forum d'El Moudjahid. Il en ressort que les banques publiques traînent un boulet : les déficits des entreprises publiques. Ce qui freine leur adaptation à l'évolution mondiale et la modernisation de leurs services. L'orateur a indiqué que l'état, à court terme, va encore verser 4autres milliards de dollars pour assainir les entreprises, une nouvelle rallonge aux 26 milliards de dollars déjà injectés dans ces firmes d'état. “Voilà la vraie gabegie. Tout cet argent aurait pu être investi dans la création d'un véritable tissu de PME génératrices d'emplois et non dans des entreprises créatrices de déficit et de chômage”. Le président de Stategica a répondu indirectement aux critiques du chef de l'état à l'endroit des banques publiques. Outre ce boulet, la nécessité de respecter les ratios prudentiels, la nature de leurs ressources, principalement à court terme, empêchent les banques d'accorder plus de crédits à l'investissement, a-t-il soutenu. En d'autres termes, “tous ces facteurs font que les banques publiques se trouvent placées dans une situation intenable vis-à-vis du code de commerce, des normes prudentielles et des commissaires aux comptes. Elles n'auraient pas pu faire plus en matière de crédit. Il ne sert donc à rien de les incriminer”, a souligné M. Siagh. On peut regretter que dans sa communication, l'orateur n'ait pas évalué de façon beaucoup plus précise les efforts effectués par les banques commerciales en matière de modernisation. Ce qui aurait fait ressortir, en dépit des progrès accomplis, que les actions menées depuis 2000 n'ont pu paradoxalement améliorerde façon significative la qualité des prestations bancaires de façon générale des établissements de la place. Palpable en particulier à travers l'accueil de la clientèle. N. R.