Fait passé complètement inaperçu mais ô combien important, depuis le début de la saison 2017-2018, la disparition des contrôles antidopage à l'issue des rencontres des championnats de football des Ligues 1 et 2 ainsi que des ligues amateurs. Pourtant, depuis quelques années, la FAF avait instauré ces contrôles systématiques afin de parer au danger de ce fléau qui a envahi le football algérien. D'ailleurs, au terme de quelque 5000 contrôles effectués depuis 2015, cinq footballeurs algériens ont été contrôlés positifs, à savoir Youcef Belaïli (ex- USMA), Rafik Boussaïd (RC Arba), Noufel Ghessiri (JSM Skikda), Kheireddine Merzougui (MC Alger) et Hocine Amrous (JSM Skikda). Ils ont été tous suspendus pour quatre ans. Belaïli avait été même suspendu par la CAF et la FIFA, suite à un contrôle positif au terme de la rencontre de Ligue des champions d'Afrique, contre le MCEE, disputée le 7 août 2015 à El-Eulma (0-1). Pourtant, lors de la réunion du bureau fédéral de la FAF du 29 juin dernier, la fédération avait indiqué que "les conventions avec des laboratoires étrangers seront maintenues pour maintenir une bonne cadence dans le contrôle antidopage. La FAF ambitionne aussi la réalisation des contrôles anti-dopage en Algérie en collaboration avec l'institut Pasteur d'Alger". Interrogé à ce sujet, le président de la Ligue du football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a indiqué que ces contrôles relèvent des prérogatives de la commission médicale de la FAF. Une légalisation déguisée du dopage "Je ne sais pourquoi ces contrôles n'ont pas lieu cette saison, il faudra poser la question à la FAF", confie-t-il à Liberté. Cette attitude passive de la FAF vis-à-vis d'une pratique dangereuse peut s'apparenter à moyen terme à une légalisation du dopage. La médecine a déjà démontré des liens entre la prise prolongée et à forte dose de stéroïdes anabolisants et le cancer du foie, voire du colon. D'autres cas suggèrent que la testostérone à forte dose et prise par voie orale favorise le cancer de la prostate. Ces produits prohibés sont en vente libre dans les salles de sport en Algérie, et même dans les grandes surfaces, et échappent à tout contrôle des autorités concernées. Les révélations faites par l'attaquant du Mouloudia d'Alger, Mohamed Merzougui, lors de son audition par la commission de discipline de la LFP, renseignent on ne peut mieux sur le danger qui guette nos footballeurs en matière de dopage. En effet, expliquant son contrôle positif par un excès de vitamines, Merzougui a évoqué devant les membres de la commission une séance de musculation qu'il a effectuée dans une salle de sports à Aïn Defla, sa ville d'origine, au cours de laquelle un ami lui a conseillé de prendre des vitamines pour se débarrasser d'une certaine fatigue. Or la consommation de ce genre de produits, inscrits noir sur blanc sur la liste des produits prohibés par la FIFA, pendant la compétition, pour un joueur professionnel, correspond à une faute grave. SAMIR LAMARI