Le gouvernement Ouyahia veut faire de la planche à billets, cette émission de nouveaux billets de banque, pour régler différents problèmes hérités des exécutifs précédents. En effet, le budget de l'Etat contenu dans le projet de loi de finances 2018 prévoit une enveloppe de 400 milliards de dinars, soit 4 milliards de dollars pour régler le problème des impayés qui empoisonne la "vie" d'une bonne partie des entreprises de réalisation. "Le budget d'équipement de l'année prochaine contient une provision de 400 milliards de dinars pour le remboursement des entreprises locales et étrangères qui détiennent des créances sur l'Etat et ses démembrements", lit-on dans le communiqué rendu public à l'issue de la réunion, hier, du Conseil des ministres. Le texte ne nous dit pas si cet argent qui sera déboursé à partir de janvier 2018 règlera définitivement le problème des créances impayées des entreprises de réalisation du secteur du BTPH. En un mot, la question est de savoir si cette manne sera suffisante. En tout état de cause, cette dépense publique permettra de soulager la trésorerie de nombre d'entreprises de cette entreprise et de relancer, pour au moins durant le premier semestre, les travaux retardés à cause de cette difficulté. L'argent permettra de payer les salaires des travailleurs, d'empêcher les licenciements, voire la fermeture d'entreprises de réalisation. Cet argent est donc censé relancer le secteur du BTPH pour au moins plusieurs mois. On peut s'attendre donc en 2018 à la reprise des chantiers : pénétrantes, ouvrages d'art, voies à grande circulation et autres infrastructures. Le projet du grand stade de Tizi Ouzou avait connu un arrêt des travaux à cause de ce problème. En clair, en raison du manque de ressources financières dues à la baisse des prix du pétrole, l'Etat ne parvenait pas ou difficilement en 2016 et en 2017 à payer les situations de travaux des entreprises de réalisation, d'où d'importants retards enregistrés dans les chantiers. Le gouvernement Ouyahia compte disposer de la manne tirée du recours à la planche à billets pour en finir avec ce problème des impayés. Le budget d'équipement est en hausse en partie pour solutionner ces problèmes.Cette relance des chantiers du BTPH s'accompagne du dégel des projets dans les secteurs de l'éducation nationale, de la santé et des ressources en eau. Cette mesure laisse entendre que contrairement aux déclarations des gouvernements Sellal et Tebboune, à savoir "Nous ne toucherons pas à l'effort de réduction des dépenses au logement et à la santé", les effets de la crise ont affecté ces deux secteurs, puisque des projets figurant dans leur programme d'investissement ont été gelés. Par ailleurs, le communiqué indique que le projet de loi de finances 2018 prévoit plusieurs mesures en faveur des citoyens parmi lesquels la bonification intégrale par l'Etat des crédits bancaires levés par l'AADL pour financer la réalisation de 120 000 logements location-vente. Cet allègement des charges au profit de l'AADL facilitera la réalisation de ces logements sans doute au profit des postulants de l'AADL 2 . Le texte de loi prévoit également le rétablissement de la subvention sur les prix de l'orge fourni aux éleveurs pour l'alimentation du bétail. Ces derniers se plaignent de la hausse importante des prix de l'aliment de bétail depuis fin 2016. Cette disposition pourrait alléger les charges des éleveurs et contribuer à la stabilité des prix de la viande, si l'Etat intervient pour lutter contre les spéculateurs tentés de détourner cette aide à leur profit. K. Remouche