La situation de la presse écrite, les dettes des imprimeries et l'Autorité de régulation de la presse écrite (Arpe) sont autant de dossiers que le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, a abordés, hier, lors de son passage à l'émission "L'invité de la rédaction" de la radio Chaîne III. Le ministre de la Communication a affirmé d'emblée que le secteur de la communication en Algérie s'achemine vers "une régulation du paysage médiatique national", annonçant notamment la mise en place d'une Autorité de régulation de la presse écrite (Arpe) dans les plus brefs délais. Soit avant la fin de l'année, comme évoqué par le Premier ministre. M. Kaouane a révélé, à cette occasion, que 60 journaux, à savoir 26 quotidiens et 34 hebdomadaires ont disparu depuis 2014, et n'a pas exclu que d'autres titres puissent disparaître à l'avenir, en raison de la crise économique. Récusant l'accusation selon laquelle la publicité est devenue un moyen de pression exercé par les pouvoirs publics à l'encontre des médias, le ministre a estimé que "la crise économique a impacté les revenus des entreprises et, par extension, ceux de la presse". Aussi, cette dernière, estime-t-il, "gagnerait à retrouver ses lettres de noblesse et récupérer sa vocation première et universelle, celle d'informer d'abord". S'agissant des dettes des titres de la presse auprès des imprimeries, l'invité de la radio a relevé, tout en affirmant que "le total des tirages de la presse algérienne frôle les 900 000 exemplaires/jour", que "le problème de créances constitue un véritable boulet pour les entreprises d'impression". "Il y a eu plusieurs plans pour essayer de trouver un terrain d'entente avec les titres et les mauvais payeurs, mais la crise économique accentue cette situation", a-t-il justifié, faisant remarquer au passage que "le titre qui se targue d'avoir le plus fort tirage de la presse a aussi un autre titre de noblesse, celui d'avoir la créance la plus élevée". S'agissant des chaînes de TV privées, le ministre a annoncé qu'elles devront recevoir prochainement leur agrément, en précisant que l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) "est en train de se doter des instruments juridiques", et qu'"elle sera très bientôt opérationnelle et accomplira ses missions dans le cadre de ses prérogatives délimitées par la loi". Le ministre a fait état d'une "reconfiguration du secteur marchand de la communication" décidée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Il a indiqué que trois groupes (publicité, imprimerie et presse écrite) seront mis en place. Interpellé, enfin, au sujet de l'arrêt du journal électronique TSA, le ministre a d'abord affirmé qu'il n'était pas au courant, avant de soutenir que "quand on vous coupe l'électricité, il faut appeler Sonelgaz", laissant entendre qu'il s'agit d'un problème technique. "Le ministère de la Communication n'est pas concerné par cette affaire", a-t-il conclu. A. R.