Les syndicalistes et les membres du comité de participation de l'Entreprise nationale des peintures (Enap) montent au créneau pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "campagne virulente et agressive" menée par le président du groupe Algeria Chemical Specialities (ACS) et d'autres parties pour déstabiliser leur entreprise, laquelle, disent-ils, réalise d'excellentes performances en termes d'activité, de résultats et de recrutements. Dans une déclaration commune, qu'ils ont adressée aux autorités, les syndicalistes de pratiquement toutes les unités de l'entreprise de peinture, sans exception, contestent jusqu'à la nomination de Bentebeka Abdelghani aux commandes du groupe ACS. Nomination, qui se serait faite "au moyen de passe-droit et de favoritisme sans tenir compte des procédures et des compétences acquises tel que stipulé dans l'article 3 de la loi 06-01 du 20 février 2006, relatif à la prévention et à lutte contre la corruption". Les signataires de la déclaration désavouent les tentatives d'intimidation, les menaces et les actes de vengeance mis en œuvre par le susnommé en direction du DG de l'Enap, dont le seul tort aura été de dénoncer les agissements illégaux et délictuels de l'ancien président du groupe. Selon les syndicalistes, qui se disent en possession des preuves et documents étayant leurs accusations, ce dernier aurait commis des actes réprimés par la loi, tels que "la tentative de faire conclure par l'Enap un marché de 24 milliards en violation des dispositions légales en vigueur", ceci "en vue de procurer à son épouse un avantage par son influence". Et de citer les articles 27, 30 et 33 de ladite loi 06-01 du 20 février 2006, en signalant que le dossier relatif à cette affaire de passation de marché illégal a été transmis le 13 décembre 2006 au ministère de l'Industrie et de l'Energie de l'époque, à savoir Abdeslam Bouchouareb. Les représentants des travailleurs portent à la connaissance des destinataires du brûlot que "les relais qui sont dérangés par cette affaire touchant leur entreprise commencent à réagir à l'encontre de celle-ci par les menaces et les intimidations". Poursuivant les griefs retenus contre le président du groupe, les représentants des unités de production d'Oued Smar, de Chéraga, de Bouira, d'Oran, de Mascara, de Souk-Ahras et de ceux de l'unité commerciale de Sétif dénoncent "l'ingérence dans la gestion directe de leur entreprise par des moyens autres que procéduraux et réglementaires". Ils s'élèvent contre la décision prise par M. Bentebeka d'effacer la dénomination de l'Enap, une entreprise, répètent-ils, qui est prospère et participe à l'épanouissement de l'économie nationale, et ce, dans le but inavoué de préparer son absorption et d'utiliser ses ressources financières. Tout comme ils s'offusquent du blocage "à des fins occultes" du conseil de direction, qui ne s'est pas réuni depuis 5 mois. Au vu de tout ce qui précède, les protestataires exigent la désignation d'une commission d'enquête présidentielle pour "démasquer les comploteurs", "vérifier la conformité de la désignation de Bentebeka Abdelghani au poste stratégique de président du groupe ACS, sachant qu'il n'a aucune expérience dans la gestion d'une entreprise industrielle" et "donner suite à l'affaire d'atteinte aux biens publics commise par l'ancien président du groupe et dont le dossier est au niveau du ministère de l'Industrie depuis la fin 2016". A. ALLIA