Les travailleurs de l´entreprise des corps gras Cogb/ la belle sont revenus hier à la charge à travers un rassemblement devant l´unité, ponctué par une marche vers le siège de la wilaya. Soutenus par des syndicalistes de l´Ugta et autres militants de partis politiques, les travailleurs de la Cogb ont décidé spontanément de marcher vers le siège de la wilaya. De la restitution de la gestion de l´entreprise aux mains de l´Etat à la revendication du départ de son directeur en passant par des slogans dénonçant la privatisation des entreprises publiques. Une privatisation qui reste un échec si on considère toutes les turbulences que vit cette unité et bien dautres sur le territoire de la wilaya de Bejaia. Bien que la justice ait statué en faveur du gestionnaire de l´entreprise, les travailleurs en fronde depuis plus d´une semaine ne veulent pas lâcher du lest. De son côté, l´administration de l´unité Cogb/ La belle relève dans la forme, «le caractère illégal de cette grève qui vient d´être confirmé par le Tribunal de Bejaia le jeudi 24/03/2011)». «Le partenaire social n´a pas déposé au préalable un préavis de grève, ni tenu d´A.G. pour faire voter les travailleurs à bulletin secret comme le stipulent la loi n°90-02 du 06/02/1990 relative à l´exercice du droit de grève modifiée et complétée par la loi n°91-27 du 21/12/1991 et l´ordonnance n°2006-03 du 15/07/2006; et ce, malgré la mise en garde de l´inspecteur du travail par une correspondance sur la prévention et la gestion des conflits, suite à la mauvaise gestion de la grève du 08/06/2010», écrit la direction dans un document qui nous a été transmis. Dans le fond, la direction estime que «cette grève n´est pas justifiée». S´appuyant sur le protocole d´accord du 02/01/2011, la direction déclare son application à la lettre, notamment «son Article 03 relatif à l´augmentation des salaires». Quant à la question du départ du directeur général pour «mauvaise gestion», l´employeur estime que «cette question ne relève point de l´appréciation du partenaire social, mais plutôt de celle du conseil d´administration». Des réponses jugées insuffisantes par les travailleurs. Hier, les travailleurs grévistes n´ont pas décoléré. Déterminés, les contestataires ne juraient que par le départ du directeur général. Ils ont voulu rencontré le wali pour le sensibiliser sur la situation de leur unité. Ils ont été finalement reçus par le secrétaire général de la wilaya.