En temps de disette, comme en temps de vaches grasses, tous les coups sont permis pour achever le processus de liquidation des acquis du secteur public, et ce, dans un contexte d'ascension sociale tous azimuts et d'alibis qui oscillent entre intérêts de l'économie nationale qui peinent à convaincre les écoliers et une austérité à vitesse limitée. Le spectre des années 1990 reprend forme l'année 2017 et les recycleurs de la manne publique réactivent leur machine infernale. Ce sont les travailleurs de l'ENAP (Entreprise nationale des peintures) qui le disent…et fort. Il est fait état dans un communiqué rendu public, mardi, et signé par onze entités représentatives, notamment des sections syndicales affiliées à l'UGTA et des comités de participation, de tentative de déstabilisation orchestrée par les relais de l'actuel et de l'ex-président du groupe ACS (Algerian Chemical Specialities), et ce, malgré les performances en matière de production, d'équilibre financier, voire de surprofits et de recrutements. La désignation de l'actuel président de l'ACS (nom et prénom inscrits sur le texte du communiqué) qu'ils croient justifiée par des critères autres que la compétence et les besoins en matière de gestion d'un pilier de l'économie nationale, serait mue d'arrière- pensées claniques et d'un esprit revanchard, car son prédécesseur, qui appartiendrait au même groupe d'influence, a été déchu de son poste à la suite de vives protestations et surtout à cause de dossiers compromettants. On y rappelle à titre illustratif, une vaine tentative de faire conclure à l'ENAP un marché de 24 milliards au profit d'un proche en violation des dispositions réglementaires en vigueur (documents et preuves matérielles à l'appui). Un dossier transmis l'année 2016 au ministère des Mines et resté sans suite à ce jour. En plus d'une série de complots ourdis par un groupe d'influence, avec comme objectif principal la provocation d'une phase de transition, les travailleurs de l'ENAP s'insurgent contre le blocage des activités du conseil d'administration à des fins inavouées, l'ingérence dans la gestion des unités et la tentative de mainmise sur toutes les structures, avec, en filigrane, le contrôle des ressources financières. L'intimidation, les menaces et la campagne de dénigrement des cadres intègres du secteur n'ont pas épargné le directeur général du groupe à cause de ses prises de position par rapport à l'actuel et à l'ex-présidents du groupe ACS. Nous lisons dans le communiqué en question ceci : «Nous dénonçons la campagne d'intimidation et de menace menée par le président du groupe ACS (cité par ses nom et prénom) contre le directeur général de l'ENAP, lequel DG avait dénoncé auparavant les agissements délictuels de son prédécesseur déchu à cause de scandales avérés.» Les 11 entités corporatistes demandent dans leur plateforme de revendications une commission d'enquête des plus hautes instances du pays pour faire la lumière sur plusieurs points, dont la vérification des procédures et les conditions dans lesquelles a eu lieu la désignation de l'actuel président de l'ACS et donner suite à l'affaire de l'ex-président auquel ils imputent des actes illégaux et attentatoires aux biens publics. Une entreprise qui brava crise économique et décennie noire pour subir en 2017 la pression d'une nouvelle caste….et hommes de l'ombre.