,Chaque jour qui vient apporte son lot de perturbations au complexe d'El-Hadjar ArcelorMittal Annaba où les 350 salariés de la filiale AMPTA (TSS anciennement) sont en grève depuis le 1er mai. Une date symbole car coïncidant avec la célébration de la fête du Travail à travers le monde. Ce qui semble consolider la détermination des grévistes. Il y a d'abord le dépôt de plaintes au tribunal d'El-Hadjar par la direction générale ArcelorMittal. Celle-ci a estimé que le débrayage en question est illégal. Débouté par trois fois, l'employeur aurait tenté une démarche destinée à intimider ce qu'il a qualifié de meneurs. Là également, ça n'a pas marché. Au contraire, la tentative a renforcé la conviction des salariés d'être dans leur bon droit quant aux revendications socioprofessionnelles en 22 points qu'ils ont émises depuis une vingtaine de jours. La procédure de conciliation entamée par l'Inspection du travail de la wilaya n'a pas réussi à faire aboutir les positions des deux partenaires. Les revendications sont majoritairement liées à l'amélioration des indemnités. Depuis, le complexe sidérurgique est sous haute tension. Puis il y a eu la contre-attaque des syndicalistes. Ces derniers ont à leur tour déposé une plainte. Mais contrairement à leur employeur qui s'est plaint au tribunal des affaires sociales, c'est à l'instance judiciaire correctionnelle que les syndicalistes se sont adressés. Ils reprochent à leur direction générale le faux et l'usage de faux portant sur un traficotage du pointage des 350 salariés du mois d'avril. «Nous disposons de preuves matérielles prouvant le délit commis par la direction générale. Elle doit répondre de ce délit d'un autre âge et qui correspond à un véritable mépris des lois de la République», a affirmé le secrétaire général du syndicat. Toutes ces perturbations ont imposé la réaction du PDG du nouveau groupe «Industries métallurgiques et sidérurgiques» (IMETAL). Talai Boudjemaa a convoqué les représentants de la direction générale, ceux du conseil syndical de AMPTA, le SG du conseil syndical de l'entreprise et le président du CP à une discussion à Alger, aujourd'hui mardi. Pour l'heure, la TSS est en grève. Cependant, rien ne dit que d'autres unités du complexe sidérurgique ne suivraient pas dans les prochains jours. C'est que les 5 000 salariés n'accordent plus de crédibilité à leur syndicat. Et ils le disent à haute voix à chaque fois qu'ils en ont l'occasion. Installations de production des tubes à l'arrêt, portail principal d'accès fermé, effectifs véritablement en colère et menace de voir le mouvement faire tâche d'huile pour toucher les autres unités comme le LAC, AMPTA, tous les ingrédients d'une révolte sont réunis pour une crise socioprofessionnelle. Alors que plusieurs syndicalistes estiment incontournable la révision à la hausse des primes de panier et de la femme au foyer, c'est un avis contraire qu'ont émis le secrétaire général du conseil syndical, le président du Comité de participation et la direction générale. Dans tous les cas, la tension entre l'employeur et les 350 salariés grévistes est palpable ces derniers jours. Rappelons que l'année 2014 a été marquée par des grèves générales et plusieurs mouvements de protestation. Aujourd'hui, la situation est telle que les travailleurs parlent d'un retour sur «les acquis» et de «perte de confiance» en l'employeur et leur syndicat.. D'abord, parce qu'ils n'arrivent plus à faire avancer le dossier revendicatif. Ensuite, parce que les libertés syndicales sont souvent violées par des extra-muros, estiment-ils. Cette montée des tensions pourrait retarder plusieurs dossiers stratégiques telle que la mise en route efficiente du plan de réhabilitation des installations de production.