La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) de Me Noureddine Benissad a dénoncé, hier, la série d'interdictions qui frappe les manifestations culturelles et intellectuelles, comme celles de Béjaïa récemment, ou encore la censure opposée aux intellectuels dont la dernière en date est l'annulation d'une conférence autour de «La lutte du peuple algérien» que devait animer au Sila les deux professeurs, Daho Djerbal et Aïssa Kadri. La Laddh s'insurge également contre la censure dont a été victime une enseignante en juillet dernier qui avait vu sa thèse de doctorat refusée tout comme les poursuites engagées contre les blogueurs, à l'image de Merzoug Touati qui croupit depuis plusieurs mois en prison sans que son procès soit fixé encore, les Ahmadis dont le chef a été condamné récemment et certaines familles de disparus. «Toutes ces dérives vont à l'encontre des libertés individuelles et collectives, de réunion, de manifestation, de création, d'expression, d'opinion et de culte consacrés par la Constitution, les pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme ratifiés par l'Algérie», écrit la Laddh dans un communiqué rendu public. «C'est le retour de la pensée unique en XXL», ajoute le texte, avant d'appeler les autorités à s'en tenir au respect de la Constitution et à ses engagements internationaux en matière des droits de l'Homme. «Le salut pour notre pays est le respect des libertés, de toutes les libertés et rien que les libertés», conclut le texte. Karim K.