Contacté, hier, Omar Belhouchet, directeur de la publication d'El Watan, a tenu à dénoncer "l'atteinte à la liberté de la presse et d'expression" dont son journal vient de faire les frais, après l'interdiction signifiée par les responsables de l'Oref quant à la tenue des débats de son journal sans une autorisation préalable de la wilaya d'Alger. Le DP d'El Watan, qui a informé que les débats se tiendront comme prévu aujourd'hui, ne voit pas en cette tentative de censure "un cas isolé", mais il lie cette affaire à celle des journaux censurés, du blogueur emprisonné, de la plainte du MDN contre Saâd Bouakba d'El Khabar. Interrogé sur le maintien ou non des débats pour aujourd'hui, M. Belhouchet a informé que les autres responsables de son journal "évaluent" la situation pour prendre la décision finale. Le premier responsable d'El Watan s'est dit se réjouir des démentis émanant des départements de la Culture et celui de la Communication. "Tant mieux si les ministères de la Culture et de la Communication démentent et apportent des précisions sur cette affaire", a-t-il dit. De son côté, Me Bourayou estime cette affaire révèle que "malgré la levée de l'état d'urgence, la question des libertés demeure fondamentale dans notre pays". Il a précisé, dans ce contexte, que les restrictions qu'a engendrées l'état d'urgence sont toujours là car "le droit de manifester est bafoué, la télévision fermée et même l'organisation de débats est soumise à autorisation". Cette interdiction faite à la tenue des débats du journal El Watan "relève du ridicule", estime l'avocat qui a tenu à préciser que "la presse qui sert d'alibi à la démocratie dans un pays où il n'existe ni démocratie ni liberté puisse subir un demi-siècle après l'Indépendance de telles interdictions et de tels paradoxes". Me Bourayou a appelé, à l'occasion, à "mettre fin au système où la presse et la liberté sont contrôlées". Pour lui, "le pays n'avance pas. Il est malade". De ce fait, il considère que l'aspect de la liberté d'expression "demeure fondamental dans un combat politique". L'avocat a dénoncé l'emprisonnement du jeune blogueur et le traitement réservé au travail de journalistes. Réagissant à cette affaire, Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) estime qu'au-delà du fait que les Débats d'El Watan ont permis un espace d'expression à la société civile, "ont toujours été des débats de haute qualité de par leurs thématiques pertinentes et la confrontation d'idées". Toute en dénonçant cette interdiction, la Laddh dénonce "les multiples entraves à la liberté d'expression et à son corolaire la liberté de réunion". Me Benissad appelle, par ailleurs, les autorités politiques au respect des droits consacrés par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme ratifiées par l'Algérie. En outre, la Laddh relève que "la pratique du pouvoir démontre le décalage entre le discours officiel, les textes ratifiés par l'Algérie et les restrictions à l'exercice des libertés fondamentales". M. M. Nom Adresse email