La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), aile de Me Benissad, n'a pas caché hier ses inquiétudes face aux atteintes répétées aux libertés collectives et individuelles et aux restrictions récurrentes aux espaces d'expression pacifique. Dans un communiqué rendu public, la Laddh a appelé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire aux termes de la Constitution, à "user de ses prérogatives pour faire cesser les poursuites" engagées à l'encontre de plusieurs personnes dont certaines sont emprisonnées, à l'image des responsables de KBC, Mehdi Benaïssa et Ryad Hantouf ou encore du général Hocine Benhadid, et à faire appliquer les textes garantissant les droits adoptés ou ratifiés par l'Algérie. La LADDH évoque également le cas de la fonctionnaire du ministère de la Culture, Mme Noria Nedjaï, du défenseur des droits de l'Homme et avocat Nordine Ahmine, de l'avocat Salah Dabbouz, de Belkacem Khencha du comité de défense des chômeurs, du défenseur des droits de l'Homme, Hacène Bouras, et du journaliste Talmat. "L'exercice des libertés fondamentales et la protection des défenseurs des droits de l'Homme et de l'avocat sont consacrés par la Constitution récemment adoptée, les différentes conventions internationales relatives aux droits de l'Homme ratifiées et promulguées aux Journaux officiels ainsi que les déclarations onusiennes en la matière", rappelle la Laddh. "Ces textes garantissent les principes de la présomption d'innocence, de la liberté comme règle et de la détention provisoire comme exception en privilégiant les mesures alternatives comme le contrôle judiciaire à la privation de liberté et au droit d'être traduit dans un délai raisonnable devant un tribunal impartial", précise le texte. Tout en considérant que "certains médias sont particulièrement ciblés du fait de leurs lignes éditoriales, comme El Watan, El Khabar et KBC", l'ONG appelle l'ensemble des citoyens "épris de libertés et de l'Etat de droit à se mobiliser pour exiger l'exercice libre et pacifique des droits : d'expression ; d'opinion ; de réunion ; de manifestation ; d'organisation" et "exiger" aussi la libération de tous les détenus d'opinion, d'expression et de défense des droits humains. K. K.