Dans plusieurs communes de la wilaya, les listes sont ouvertement contestées. À l'approche des élections locales du 23 novembre prochain, les partis politiques, à l'image du FLN, RND ou encore le PT, sont de nouveau au cœur de turbulences depuis la clôture des listes de candidatures. La problématique est telle que dans plusieurs communes de la wilaya, les listes sont ouvertement contestées par les militants qui s'estiment lésés dans leurs droits d'y figurer. Le rang des contestataires s'élargit au point de gagner la majorité des partis. Clientélisme politique et marginalisation sapent les principes théoriques de la démocratie et détruisent graduellement les valeurs et les comportements démocratiques, entraînant au passage le détachement des électeurs. Au RND, c'est par dizaines que des cadres militants et adhérents, depuis la fondation du parti, ont claqué la porte tandis que d'autres ont été invités à quitter le parti. Certains n'ont eu pour seule option que de faire du nomadisme en quête d'une place sur une autre liste, comme quoi il y a des vases communicants entre les partis. En effet, plusieurs militants ont rejoint le MPA de Amara Benyounès ou l'ANR de Zerrouki, à leur tête Amar Ouhcine, l'un des fondateurs du RND d'Oran. Un groupe d'universitaires se dit également marginalisé par le premier responsable du bureau d'Oran, le sénateur Abdelhak Kazi-Tani, nécessairement depuis le classement de Mohamed Moro, président de l'ASMO, en tête de liste APC d'Oran. Ils dénoncent la gestion antidémocratique et le climat de déliquescence dans lequel évolue ce parti. Ils ont par ailleurs protesté contre ce verrouillage, en précisant que "le parti est devenu artificiel, voire une coquille vide" en justifiant leurs allégations par la mainmise d'un groupuscule de personnes qui ne roulent que pour leurs propres intérêts, aux dépens du RND. Au FLN, les manœuvres de clans ont suscité l'ire de dizaines de militants du parti à Oran qui se préparent pour un sit-in en plein centre-ville d'Oran. La liste FLN est rudement remise en cause par des militants de la première heure et des notables tant pour les APC que l'APW. Dans ce contexte et à en croire les dires de la base militante, les tractations pour le remplacement de candidats se poursuivent encore au siège de la wilaya. La base militante a exigé le départ des trois mouhafedhs de la wilaya, à savoir Benali d'Es-Sénia, Mahi d'Oran et Cherraka d'Arzew. Ces mêmes militants dénoncent le verrouillage, en pratique, tel que le soutien incontesté de Benali, actuellement député, au mouhafed d'Arzew, Cherraka, pour une place dans la liste APW. Il y a aussi l'allégeance que prête Mahi Khelil au SG Ould Abbas ; mieux encore, les manœuvres du député Hadjouj pour placer ses proches. Beaucoup de noms sont également contestés en listes APC, tels que Boukhatem Nouredine à Oran, ou Bellabès Abderrahmane, ex-maire de Bir El-Djir, suspendu et jugé pour des affaires de détournement, qui réapparaît comme candidat à l'APC d'Oran. Même B. Dinar refait surface à Bir El-Djir, alors qu'il est actuellement membre élu au secteur urbain de Sidi El-Houari. Ceci à l'instar de plusieurs autres noms qui font leur come-back sur la liste de la commune d'Oran. Il faut dire qu'au sein de l'ex-parti unique, les élections ont toujours été une conjoncture favorable à la division des rangs, et ce, pour plusieurs raisons, à savoir l'ambition d'un nombre important de militants qui souhaitent se porter candidats et surtout du fait de l'envergure du parti qui trône sur toutes les institutions de l'Etat, de la base jusqu'au sommet. Le Parti des travailleurs (PT) n'en finit pas avec ses déboires, conséquence directe des précédentes élections législatives où des têtes de liste étaient imposées à l'insu de la base et de la transgression du règlement intérieur du parti. Une fois encore, des candidats aux prochaines élections locales ont été imposés au détriment des militants, ceux qui ont œuvré avec acharnement pour la collecte des voix. Là aussi, l'on évoque la marginalisation, en imposant des personnes étrangères au parti, et ce, dans toutes les communes d'Oran, explique-t-on. Hadj Hamdouche