Il a été l'un des fondateurs de l'Etoile nord-africaine, un militant des plus actifs au sein du MTLD, puis au sein de l'OS et du FLN révolutionnaire, mais qui, le temps des grandes injustices et des humiliations venu, s'est vu retirer sa qualité de moudjahid comme pour effacer son parcours et l'effacer lui-même de la mémoire des hommes. Lui, c'est Mohand Oussalem Ould Ali dont les siens, comme tous ceux qui ont eu à le connaître, étaient réunis encore, hier, pour réclamer sa réhabilitation post mortem. Ce colloque qui lui a été consacré à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, à l'initiative de l'association "Thiguemi" du village Takidount, a été une occasion pour non seulement réclamer la réparation de l'injustice dont il a été victime en 1983, année durant laquelle sa qualité de moudjahid lui a été retirée, mais aussi pour revisiter son parcours d'infatigable militant de la Révolution puis du FFS en 1963 et encore de la berbérité jusqu'aux années 80. Dans un reportage audiovisuel rediffusé à l'occasion, plusieurs de ses anciens amis et compagnons de lutte dont Ould Amrouche et Hamid Ben Ferhat ont témoigné du rôle crucial joué par Mohand Oussalem Ould Ali à la création de l'Etoile nord- africaine dont il fait partie des 21 fondateurs, puis de ses activités aux côtés de Si Djilani et Laïmeche Ali, Mbarek Aït Menguellet et Bennaï Ouali, et de ses liens étroits, ses activités et ses rencontres clandestines avec, entre autres, Krim Belkacem et le commandant Si Moussa à l'approche de la Révolution, puis encore avec Chikh Amar et Amirouche Aït Hamouda durant la Révolution. Au cours d'une table ronde organisée dans la matinée, Me Hakim Saheb, qui a revisité le parcours de ce vaillant militant en s'appuyant sur l'interview qu'il avait accordée en 1984 à Saïd Sadi et Salem Djebara, dans la célèbre revue clandestine Tafsut, a souligné qu'"Amirouche a lui-même insisté auprès de Dda Salem pour qu'il reste dans le travail de liaison, du renseignement, du ravitaillement et du financement qu'il menait efficacement au lieu de prendre le maquis directement". Pour sa part, l'ancien militant du MCB, Saïd Khelil, est revenu longuement sur son engagement et militantisme au sein du mouvement berbère avant et durant les années 80. "Il est inacceptable qu'on retire la qualité de moudjahid à un vrai moudjahid comme Dda Salem alors qu'on continue de faire l'impasse sur le lourd dossier des vrais faux moudjahidine qui n'ont aucun lien avec la Révolution", a-t-il ensuite condamné. "Si c'est à cause de Messali qu'on lui a retiré sa qualité de moudjahid, un aéroport porte désormais son nom à Tlemcen, si c'est à cause du FFS, son leader est un des plus grand révolutionnaires du pays et si c'est à cause de tamazight, elle est aujourd'hui langue nationale et officielle", dira, pour sa part, Amirouche Ould Ali, le fils du défunt moudjahid décédé en 1997. Il est à noter qu'une demande de réhabilitation a été introduite en justice en 2010, mais celle-ci a été rejetée. Vingt ans après son décès, l'injustice dont a été victime Mohamed Oussalem Ould Ali n'est toujours pas réparée. Samir LESLOUS