Djamila Kabla Issiakhem était l'hôte de Dar Essouf, où elle a instruit les élèves de l'Ecole nationale de conservation et de restauration des biens culturels lors d'une conférence autour du thème "Issiakhem, l'homme, l'artiste (1928-1985)". Inscrite au calendrier des rencontres intitulées les Samedis de Dar Essouf, l'oratrice a narré en devoir de mémoire, l'itinéraire de l'enfant du peuple qu'était Issiakhem ainsi que les valeurs qu'il incarnait quand il s'agissait d'éthique et d'humanisme ou lorsqu'il enluminait le chevalet de la déontologie. À ce propos, le choix du lieu n'est pas fortuit, loin s'en faut, étant donné qu'il s'agit d'une annexe des Beaux-arts à vocation originelle de sauvegarder l'art et "Issiakhem M'hamed est un legs à protéger. De ce fait, il est temps de protéger l'artiste et son œuvre majeure en Algérie et dans le monde", a précisé notre interlocutrice en marge de la conférence. Et de renchérir : "Il reste que l'emblématique Dar Essouf est l'Eden de l'art et c'est dans cette optique, qu'Issiakhem M'hamed avait crayonné dans les années 1950, des venelles de la Casbah, dont le quartier de l'ancien quartier de la Marine avant sa destruction. Visionnaire et alors qu'il était sur son lit de mort, Issiakhem M'hamed avait demandé à l'autorité de surseoir à la démolition du Bastion 23 et de préserver ce fleuron de la période ottomane". Auréolé de l'aura de père de la peinture moderne aux côtés d'autres pionniers-fondateurs de l'art contemporain du terroir, l'oratrice a évoquer le parcours de l'enfant de Taboudoucht, sous l'intitulé "Au-delà du temps" que l'oratrice n'a pas changé d'une lettre depuis l'hommage qu'il a été rendu à l'artiste en 2008 dans son village natal. Opiniâtre, la conférencière a réitéré l'exigence d'inaugurer un musée au nom d'Issiakhem M'hamed, où il sera loisible, notamment à nos jeunots d'admirer les œuvres "dormantes" du défunt que détiennent d'anonymes collectionneurs. Autrement dit, "il est d'autant plus intolérable qu'Issiakhem M'hamed soit pénalisé d'un espace de visibilité ! Et, eu égard au prestige de l'homme, Issiakhem M'hamed ne peut se suffire d'une simple aile au musée national des Beaux-arts !" a ajouté notre interlocutrice. Une revendication qu'elle n'a eue de cesse d'exiger depuis le gage de gratitude qui a été témoigné en 2015 à l'artiste sous l'énoncé du projet "Issiakhem à Relizane: naissance d'une vocation". Pour atteindre ce résultat, l'intervenante est mandatée par la famille Issiakhem, à l'effet de recueillir tout ce qui peut enrichir le fonds du peintre pour que la future fondation-Issiakhem puisse voir le jour. L'initiative qu'on doit à Amel Djenidi, ambitionne d'asseoir un programme didactique à même de réconcilier un large public avec Dar Essouf et tout ce qu'elle recèle en matière d'art. Louhal Nourreddine