En s'inclinant le plus normalement du monde face à un Mouloudia hyper-motivé, la JS Kabylie aura confirmé, si besoin est, que son ossature reste encore fragile surtout dans les grands rendez-vous. Et pour cause, les Canaris n'ont pu sortir le grand jeu au stade Omar-Hamadi de Bologhine, se contentant de titiller quelque peu durant la majeure partie de ce "clasico", cet éternel rival qu'est le Mouloudia d'Alger qui n'attendait qu'une telle occasion pour renouer avec le succès, et ce, après presque deux mois de disette surtout lorsqu'on rappellera que le seul succès glané jusque-là par les Mouloudéens remontait en fait au 25 août dernier où ils avaient profité de la 1re journée de ce championnat 2017/2018 pour s'en aller surprendre le nouveau promu, l'US Biskra, dans son propre fief, sur un but furtif de l'opportuniste Nekkache qui avait frappé implacablement à la 25'. Or, depuis cette bonne entame de la nouvelle saison, les camarades de Hachoud ont incroyablement marqué le pas car enchaînant les matchs nuls et les défaites jusqu'à exaspérer leurs supporters les plus acharnés. C'est dire que le Doyen qui s'était refait une santé, la semaine passée à Oran où il aura fait bonne figure face au Mouloudia d'Oran même si son compartiment offensif avait fait encore preuve d'une grande stérilité (0-0), mais cela aura apparemment suffi aux poulains de Bernard Casoni pour se remettre en jambes et relever ainsi un gros défi face à la formation kabyle. Après avoir réussi à se racheter de leur sévère défaite de Bel-Abbès (4-1), et ce, en l'emportant, mardi passé, à domicile face à la coriace équipe de l'USM El-Harrach (2-1), les Canaris avaient pourtant promis à leurs fans de se surpasser face au MCA et confirmer ainsi leur renouveau. Mais voilà qu'ils ont fini pas abdiquer face à l'ogre mouloudéen constellé de vedettes visiblement avides de réhabilitation et surtout de résurrection aux yeux de leur exigeant public. Certes, les poulains de Jean-Yves Chay étaient assez bien appliqués sur le terrain, notamment en zone médiane, et ils se sont même procuré quelques bonnes occasions de but qui aurait pu leur permettre de changer le cours du match si ce n'était ce diable de Chaâl qui a sauvé miraculeusement son équipe à maintes reprises et a ainsi privé de buts certains les Benaldjia (3'), Raiah (36') et surtout Ekedi (44') en première période puis Ferhani (54') et Yattou (88') en seconde mi-temps alors que le Mouloudia, lui, a réussi à profiter de grosses bévues de la défense kabyle pour s'en aller griffer à deux reprises les filets kabyles par le biais de son "chasseur de buts" attitré, Derrardja, tout heureux de se payer un joli doublé sur deux ratages monumentaux de Radouani (19') et de Ferhani (62'). Dès lors, la messe était dite et, alors que le Mouloudia fêtait allégrement ce beau sursaut d'orgueil, les Canaris se sont remis à l'évidence que leur attaque a bien du mal à carburer dans les moments difficiles même si elle a quand même réussi à scorer à dix reprises en l'espace de sept matchs à peine (soit la 3e meilleure attaque du championnat juste derrière le CSC et l'USMBA qui totalisent 11 buts chacun) alors que l'arrière-garde kabyle continue de battre de l'aile et de prendre de l'eau de toutes parts puisqu'elle aura encaissé la bagatelle de treize buts en l'espace de huit matchs, soit la 2e plus mauvaise défense du championnat après celle de l'USM Blida qui ferme la marche avec 16 buts déjà encaissés. "Nous avons commis des erreurs fatales en défense et nous les avons payées cash face à un Mouloudia en grande forme", avoue Jean-Yves Chay qui regrette aussi le manque d'efficacité de ses attaquants. "Il faut admettre que nous nous sommes quand même créé quelques bonnes occasions de but qui auraient pu changer la physionomie du match mais disons que notre effectif est encore jeune et en pleine reconstruction, et il appartient au public kabyle d'être conciliant et surtout patient avec cette équipe qui promet de se ressaisir au fil des matchs, et ce, dès la prochaine rencontre prévue ce vendredi au stade du 1er-Novembre face à l'US Biskra", conclut le coach français de la JSK. M. H.