Pour protéger la production nationale, le ministère du Commerce veut réduire davantage les importations. Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a annoncé, jeudi, que son département tend à réduire les importations à 41 milliards de dollars à la fin de l'année en cours et à 30 milliards de dollars en 2018. Lors d'une réunion avec les membres de la commission des finances et de budget de l'APN, le ministre a déclaré que l'importation de certains produits sera suspendue complétement et définitivement. Cette mesure sera consacrée dans un décret que le gouvernement va promulguer prochainement. M. Benmeradi a affirmé qu'une liste de 24 produits, en cours d'élaboration, est soumise aux licences d'importation. Elle sera annoncée avant sa publication au Journal officiel aux fins de garantir plus de transparence dans l'opération. Le volume des produits à importer sera fixé, a-t-il expliqué, à chaque début d'année conformément aux besoins du pays. Il sera ensuite procédé, a-t-il précisé, à leur distribution par voie de vente aux enchères. Le ministre a parlé aussi de la liste de 20 produits représentant 51% de la facture globale des importations au niveau national. Certains produits de luxe qui alourdissent la facture des importations seront interdits. Le ministre du Commerce a cité comme exemple les "graines de tournesol" dont la valeur d'importation a atteint 25 millions de dollars, la "mayonnaise" (20 millions de dollars) et le "chewing-gum" (25 millions de dollars). Par ailleurs, le projet de loi de finances, en cours d'examen, propose un support juridique pour l'application des droits douaniers sur 32 produits et les taxes internes sur la consommation concernant certains autres produits, outre l'établissement d'une liste de 10 produits avec étiquettes. Selon M. Benmeradi, il est recensé 1 000 importateurs au niveau national, et 40 d'entre eux assurent la couverture de 40% des activités économiques du pays, à l'instar du groupe Sonatrach et de l'Office national des aliments de bétail, outre des importateurs privés. Deux certificats pour la qualité des produits importés exigés Sur un autre registre, le département du commerce se penche sur les moyens d'introduire deux nouveaux certificats, constituant une garantie de la qualité des produits importés que les importateurs auront à se faire délivrer. Le premier certificat concerne la commercialisation du produit importé dans le pays d'origine et le deuxième est lié aux prix d'achat au pays d'origine. Le secteur s'attèle à l'établissement de statistiques pour définir le volume de la demande locale sur les produits importés. Dans ce sens, le Centre national de l'information et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes et de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) œuvrent depuis six mois à établir une liste devant permettre la maîtrise de la demande locale. Au titre du PLF 2018, l'article 35 prévoit l'institution d'une taxe sur la consommation à hauteur de 60% du tarif douanier, afin de maîtriser davantage les importations, alors que l'article 119 prévoit une liste des produits soumis au relèvement des droits douaniers. En outre, l'article 111 prévoit des taxes parafiscales sur les marques de fabrication, de commerce ou de services. B. K.