Des produits qui pèsent lourdement sur la facture d'importation mais dont le pays peut facilement se passer Vingt produits représentent 51% de la facture globale des importations au niveau national, dont les produits de luxe. Le ministère du Commerce continue de s'atteler à introduire de nouvelles règles dans le secteur des importations. C'est pour dire que les opérateurs versés dans ce secteur vont faire face à de nouvelles mesures de contrôle plus strictes et éliminer de leurs activités quelques produits car ils seront interdits d'importation l'année prochaine. «Des produits qui pèsent lourdement sur la facture d'importation mais dont le pays peut facilement se passer» a expliqué Saïd Djellab, directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce lors de son passage tout récemment à la Radio nationale. «Il est évident que nous ne pouvons plus continuer à importer des biscuits, des chocolats, de la mayonnaise, certains produits cosmétiques, de la céramique, du papier hygiénique, des arômes, etc.», a soutenu ce responsable. C'est également ce qu'a indiqué le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi, lors d'une réunion avec la commission des finances et du budget de l'APN jeudi dernier dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2018. Pis encore, le ministre a estimé que «20 produits représentent 51% de la facture globale des importations au niveau national dont les produits de luxe».Et d'affirmer: «Ceux -ci seront interdits d'importations à l'instar des graines de tournesol dont la valeur d'importation a atteint 25 millions de dollars, la mayonnaise (20 millions de dollars) et le chewing-gum (25 millions de dollars). Quant à d'autres produits susceptibles de faire l'objet d'une interdiction d'importation l'année prochaine, le ministre s'est contenté de dire que certains produits seront suspendus complètement et définitivement «leur nature sera annoncée, par décret», a-t-il annoncé. En ce qui concerne les autres mesures inscrites dans le projet de loi de finances 2018, le ministre a instruit la commission de la mise en place d'un support juridique pour l'application des droits douaniers sur 32 produits et les taxes internes sur la consommation concernant certains autres produits, outre l'établissement d'une liste de 10 produits avec étiquettes. Toujours à propos des nouvelles mesures de contrôle à l'importation, Benmeradi a annoncé à la presse en marge de sa rencontre avec la commission que son département se penche sur les moyens d'introduire deux nouveaux certificats sur les produits importés que les importateurs auront à se faire délivrer, ce qui pour le ministre constitue une garantie du produit importé. Dans le détail «le premier certificat concerne la commercialisation du produit importé dans le pays d'origine et le second les prix d'achat au pays d'origine», a expliqué le premier responsable du secteur. Faut-il rappeler que les membres de la commissions ont émis des réserves sur ces deux certificats. Ce à quoi le ministre a répondu: «Le but n'est pas de rajouter de nouvelles charges sur les prix des produits importés mais ce sont là des mesures nécessaires afin de garantir la qualité du produit.». Il convient de savoir également qu'au titre du PLF 2018, l'article 35 prévoit l'institution d'une taxe sur la consommation à hauteur de 60% du tarif douanier afin de maîtriser davantage les importations, alors que l'article 119 prévoit une liste des produits soumis au relèvement des droits de douane. A propos des licences d'importation, le représentant du gouvernement a déclaré: «Une liste de 24 produits est soumise aux licences d'importation, ajoutant que le volume des produits à importer sera fixé à chaque début d'année conformément aux besoins du pays». Quant au mode de distribution «il se fera par voie de vente aux enchères», a expliqué le ministre et de souligner dans la foulée que cette liste est en cours d'élaboration et sera annoncée avant sa publication au Journal officiel aux fins de garantir plus de transparence dans l'opération. En somme, toutes les nouvelles mesures concernant le secteur des importations visent à réduire la facture des achats externes du pays. L'objectif que s'est fixé le ministère est de réduire les importations à 41 milliards de dollars à la fin de l'année et à 30 milliards de dollars en 2018 «et ce dans le cadre de la politique du secteur visant à protéger la production nationale», a déclaré Benmeradi à la commission. Il convient de rappeler, selon le décompte du ministère du Commerce que le nombre d'importateurs s'élève à 1 000 et 40 d'entre eux assurent la couverture de 40% des activités économiques du pays à l'instar du groupe Sonatrach et l'Office national des aliments du bétail, outre des importateurs privés.