Les secteurs des ressources en eau et de l'agriculture ont bénéficié de rallonges budgétaires conséquentes dans le cadre du projet de loi de finances (PLF-2018). C'est ce qu'ont révélé les ministres chargés des deux secteurs lors d'une réunion avec la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN). En effet, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a affirmé que son secteur a bénéficié d'une enveloppe financière de 138,7 milliards de dinars, dont 104,6 milliards de dinars pour l'équipement et 14,09 milliards de dinars destinés au fonctionnement, alors que 20 milliards de dinars ont été alloués à la gestion déléguée des services publics de l'eau par la Société des eaux et d'assainissement de la wilaya d'Alger (Seaal). Selon M. Necib, le budget d'équipement a augmenté de 1,38 milliard de dinars par rapport à l'année 2017. Cette augmentation a été consacrée à la réévaluation des opérations et des nouveaux programmes. Les crédits de paiement ont atteint 124,9 milliards de dinars contre 142 milliards de dinars en 2017. Concernant le budget de fonctionnement, il a baissé de 14,09 milliards de dinars en 2018 par rapport au budget de 2017 (16,18 milliards de dinars) eu égard à la séparation du secteur de l'environnement de celui des ressources en eau. Mieux, le ministre a révélé que le gouvernement a levé le gel de certains projets pour renforcer l'alimentation en eau à travers le pays. Necib a également indiqué que, outre le lancement de 68 nouveaux projets en 2018, le secteur des ressources en eau réceptionnera 130 projets vitaux fin 2017. Concernant les projets attendus pour l'exploitation en 2018, le ministre a annoncé l'achèvement de plusieurs projets grâce à ces réévaluations budgétaires. En ce sens, il révélera que 7 projets seront réceptionnés pour l'alimentation en eau potable, en sus de l'assainissement qui bénéficiera de 8 nouvelles stations de traitement des eaux usées d'une capacité de 117 000 m3. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a révélé devant les députés que son secteur a bénéficié de 250 milliards de dinars, 7 milliards de dinars consacrés à l'équipement, 30 milliards de dinars à la gestion et 30 milliards dinars aux fonds du secteur, tandis que le reste sera utilisé pour couvrir des écarts entre le prix d'achat sur le marché international et le prix subventionné du lait et du blé (149 milliards de dinars pour les céréales et 32 milliards de dinars pour le lait). Il dira que le PLF-2018 prévoit la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée concernant l'orge, alors que la production agricole dans les filières stratégiques devrait augmenter sensiblement à court terme, précisant que le département augure une hausse, à court terme, de la production des céréales à 53 millions de quintaux, contre 34 millions actuellement, et des pommes de terre de 47 millions de quintaux, actuellement à 69 millions de quintaux. Il est prévu également une augmentation du volume de la production dans la filière de la viande rouge de 5 millions de quintaux à plus de 6 millions. Aussi, la production de la pêche passera de 102 000 à 200 000 tonnes. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hassan Mermouri, a affirmé, lui, que le budget alloué à son secteur au titre du PLF-2018 s'élevait à 5,3 milliards de dinars. M. Mermouri a déploré que les recettes de l'activité touristique estimée à 330 millions de dollars, soit un taux de 1,4% du PIB, soient aussi "faibles" au vu des énormes potentialités de l'Algérie. FARID BELGACEM