L'on enregistre un manque d'intérêt des citoyens. Ce qui fait dire à beaucoup d'élus que les prochaines élections locales, notamment pour l'Assemblée populaire de wilaya, s'annoncent très rudes. La campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre prochain, a débuté timidement à travers plusieurs wilayas de l'est du pays. À Mila, aucune activité de proximité n'a été initiée par les partis en lice, durant les deux premiers jours de la campagne électorale. La plupart des formations politiques engagées se sont contentées de l'affichage des posters de leurs candidats, une façon de les présenter aux électeurs, sans plus. Certains partis, sans grand ancrage, n'ont toujours pas rendu publiques les listes de ceux qui vont les représenter à ces joutes électorales pour des raisons de moyens financiers notamment. L'un de ces partis était encore, hier, à la phase de confection de ces affiches. Le plus remarquable est cette tendance à recycler d'anciens élus adoptée systématiquement par l'écrasante majorité des partis. La tendance est observée même chez le FLN et le RND, deux partis censés posséder une large assise militante et donc des possibilités de choix plus grandes. En effet, des dizaines d'anciens élus drivent les listes électorales. Le RND a jeté son dévolu sur l'actuel maire de Ferdjioua, Torchi Abdelhafid, pour le représenter à l'APW. Au chef-lieu de wilaya, c'est également un ancien élu qui conduit la liste du parti d'Ouyahia, il s'agit de l'ex-maire Rachid Zemammouche. Côté FLN, le topo est pratiquement le même. Pour l'APW, le parti sera représenté par un ancien maire de la commune de Mila, à savoir Bachir Belatar, secondé par un ancien sénateur. Quant à la liste pour l'APC, elle est menée par Brahim Benabderrahmane, actuel adjoint au maire. Bref, les listes pullulent d'anciens élus. C'est dire donc que le rajeunissement des assemblées locales est tout simplement renvoyé aux calendes grecques, ou comme si ce domaine de la gestion de la chose publique est devenu la chasse gardée d'une frange de la population. À Annaba, les partis en lice n'ont pas encore procédé à l'affichage de leurs listes pour les APC et APW. À l'exception du FLN et du RND, et à un degré moindre le MSP et le TAJ, les autres formations ne se sont pas encore montrées. Indifférence des citoyens D'un autre côté, l'on enregistre un manque d'intérêt des citoyens. Ce qui fait dire à beaucoup d'élus que les prochaines élections locales, notamment pour l'Assemblée populaire de wilaya, s'annoncent très rudes. Le vieux parti, au cœur des scandales sera le grand perdant, selon les observateurs de la scène politique. Le même constat a été observé dans la wilaya de Jijel où la campagne électorale a été lancée, dans une atmosphère d'indifférence quasi totale des citoyens. D'ailleurs, aucun meeting d'importance particulière n'a encore été tenu au niveau des 28 communes. Dans la wilaya de Sétif, les citoyens continuaient à vaquer à leurs occupations. "Un non-événement", selon nos interlocuteurs. En effet, quelques formations politiques seulement ont procédé à l'affichage des listes des candidats et les autres espaces sont restés vides. Aussi, les permanences qui ont été ouvertes à travers les quatre coins de la wilaya sont désertes. Selon les témoignages de certains habitants, les élections passées n'ont pas résolu les problèmes soulevés notamment ceux liés à l'amélioration de leur cadre de vie. "Nous avons perdu toute confiance en ces élus et leurs partis. Comme à chaque fois, les candidats font des promesses qu'ils ne tiennent jamais", nous dira un habitant de Sétif. Un habitant de la commune d'Aïn Arnat nous dira quant à lui : "Cela fait 10 ans que j'habite à Aïn Arnat, notre cité n'a jamais fait l'objet d'une opération d'aménagement ou de réhabilitation. À quoi bon aller voter ?" À Tébessa, trois jours après le coup d'envoi de la campagne électorale tout semble se dérouler dans l'indifférence totale de la population particulièrement au chef-lieu de la wilaya. Le fait saillant est l'absence d'affichage des listes sur les espaces réservés pour la circonstance. Pour la population locale, "il ne sert à rien d'aller voter, car on prend les mêmes et on recommence". Idem à Oum El-Bouaghi où la campagne démarre timidement. Elle n'est perceptible qu'à travers les affiches et la mobilisation au niveau des sièges et des permanences des formations politiques et des listes indépendantes en lice. En gros, aucun meeting ou travail de proximité proprement dit n'ont eu lieu. Pas moins de 173 listes, 14 pour l'APW et 159 pour les APC sont en lice pour les élections locales du 23 novembre prochain. Ainsi pour l'APW (39 sièges), il s'agit de 13 formations politiques et d'une liste indépendante (MPA, FFS, PT, El-Khat El-Assil, Front El-Moustaqbal, FLN, FAN, Union pour Ennahda-Adala-bina, HMS, RND, El-Islah, Fadjr El-Djadid, alliance TAJ et la liste indépendante El-Amel oua Ennejeh). Quant aux APC, l'on dénombre 10 listes pour le chef-lieu de wilaya (HMS, Fadjr el-Djadid, Union Ennahda-Adala-Bina, FFS, MPA, RND, Front El-Moustaqbal, PT, El Islah et FLN). Pour Aïn Beïda aussi 10 listes (Front El-Moustaqbal, Alliance TAJ, HMS, PT, Fadjr El-Djadid, El-Islah, FLN, Union Ennahda-Adala-Bina, RND et ANR). Pour Aïn M'lila 10 listes également (HMS, MPA, FFS, liste indépendante (echabab), FLN,PT, RND, Union Ennahda-Adala-Bina, liste indépendante (Ghosnzeitoun) et Front El-Moustabal). L'on enregistre par ailleurs 11 listes à El-Amiria, 10 à Aïn Kercha, 5 à Sigus, 4 à Blala, 7 à Aïn Babouche, 8 à Berriche, 2 à Ouled Hamla, 4 à Dalaâ, 5 à Henchir Toumghani, 4 à El-Djazia, 6 à Aïn Diss, 5 à F'Kirina, 3 à Souk Naâmane, 6 à Bir Chouhada, 3 à El-Zorg, 2 à Bougherara Saoudi, 3 à Ouled Zouai, 6 à Behir Chergui, 5 à Ksar Sbahi, 3 à Oued Nini, 7 à Meskiana, 7 à Ain Fekroun, dont une indépendante, 5 à Rehia, 7 à Aïn Zitoun, 2 à Ouled Gacem et 3 à El-Harmlia. La wilaya d'Oum El-Bouaghi compte 29 communes, le scrutin se déroulera dans 251 centres et 1 053 bureaux de vote. La campagne va être difficile en raison du caractère particulier de ces élections dans la région ce qui, certainement, entraînera une participation beaucoup plus élevée, comparativement au dernier scrutin des législatives. KAMEL B./BADIS B./RAYAN M./A. LOUCIF /RACHID G./B. NACER