Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, a évoqué, hier, la possibilité de relancer la Banque de l'habitat en coopération avec la Cnep-Banque dans le but de la diversification des modes de paiement et de financement des projets identifiés par le secteur. Les deux parties examinent actuellement, indique M. Temmar, les modalités à même de relancer cette banque de l'habitat et d'encourager le financement de certaines formules par le biais de celle-ci. Le ministre avait précédemment annoncé que des discussions se tenaient avec la Cnep-Banque autour des modalités de relance de la Caisse nationale du logement (CNL), afin d'encourager le financement de certaines formules par le biais de cette caisse. En termes plus clairs, il se pourrait que la CNL change de statut et fonctionne selon une banque qui financera à l'avenir les programmes de logement. La CNL pourrait être donc la banque de l'habitat dont a parlé le ministre même s'il n'est encore pas affirmatif dans ses déclarations lors de ses récentes sorties médiatiques. Compte tenu de la forte pression que subissent la Cnep et le Crédit populaire d'Algérie (CPA), le secteur ne dispose pas d'une banque pour financer ses projets, avoue le ministre devant la commission des finances et du budget de l'APN, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances (PLF) 2018. Ces derniers jours, M. Temmar multiplie les rencontres avec le directeur général de la Cnep, afin d'organiser au mieux cette opération et de relancer de manière effective la banque de l'habitat. L'autre chantier ouvert par le ministre a trait au logement locatif dont le projet est en cours de préparation. Il s'agit, explique-t-il aux membres de la commission, d'un projet d'investissement qui vise à atténuer la charge sur le budget de l'Etat et à offrir au citoyen une formule adaptée à son pouvoir d'achat. Le promoteur immobilier, précise M. Temmar, pourra bénéficier, dans ce cadre, d'un crédit bancaire lui permettant de réaliser des logements destinés à la location contre un montant fixé selon la wilaya et la ville et en fonction du pouvoir d'achat du citoyen. Ce sont des logements construits sous l'égide du ministère de l'Habitat, par des promoteurs, dans le cadre du partenariat public privé (PPP), dédiés uniquement à la location, à des prix à la portée des bourses moyennes. Ainsi, le locataire ne deviendra jamais propriétaire. Et s'il décide de quitter son appartement, ce dernier sera affecté en location à un autre. Le montant de la location sera plafonné par le ministère et ne saura dépasser les 30 000 DA. Il se peut qu'il soit bien inférieur à ce tarif. Car, le dispositif de mise en œuvre de ce projet est actuellement à l'étude au sein d'un comité spécialisé. Le marché locatif, faut-il le reconnaître, a aidé de nombreux pays dans leur lutte contre la crise du logement. Par ailleurs, le secteur de l'habitat prévoit en 2018 la réalisation de 190 000 logements de différents types. De ce total, 120 000 unités sont de type location-vente (AADL) et 70 000 autres sont des logements promotionnels aidés (LPA). Le département de M. Temmar a également débloqué 80 000 nouvelles aides au logement rural et inscrit 168 infrastructures en tant qu'équipements publics. Le ministère compte, en outre, parachever, durant l'année 2019, l'ensemble des programmes de logement tracés dans le plan quinquennal en cours (2015-2019) estimés à plus de 801 000 unités. B. K.