À la JSK, les jours et les hommes passent mais la situation est loin de s'améliorer. Et pour cause, il faut bien se dire que la crise du club kabyle est surtout d'ordre financier car la gestion anarchique et désastreuse de ces dernières années a plongé la JSK dans une situation de faillite jamais vécue jusque-là dans l'histoire d'un club, jadis, connu pour sa crédibilité et sa solvabilité qui attiraient, bon an mal an, les plus gros sponsors et surtout les meilleurs du pays. Aujourd'hui, le constat est amer et la trésorerie du club kabyle est au rouge, car une trentaine de joueurs n'a pas été payée depuis plusieurs mois. Entre les joueurs anciens et nouveaux qui ont été engagés pour la présente saison mais aussi les anciens joueurs de la saison passée qui ont été libérés – parfois à tort — ou ceux qui ont changé de club sans avoir encaissé leur dû qui se chiffre malheureusement à plusieurs mois de salaires impayés. Il y a aussi les entraîneurs des jeunes catégories et le personnel médical qui n'ont pas touché le moindre sou depuis une vingtaine de mois tout comme les énormes dettes d'hôtellerie, de restauration et de billetterie d'avion qui sont toujours en suspens. À cela s'ajoutent les contentieux des joueurs burkinabés Diawara et Malo transférés l'an dernier au club égyptien de Smouha et pour lesquels leurs clubs formateurs de Bobo Diolasso exigent leur quote-part de transfert vers l'étranger qui s'élève à quelque 80 000 euros mais aussi du Franco-Algérien Oussama Abdeldjallil dont le club formateur de Lyon Duchère réclame la coquette somme de 83 000 euros. C'est dire que la JSK doit faire face à des créances faramineuses qui mettent en péril tout son avenir au sein de l'élite du football algérien puisque les menaces de la Fifa et celles de la FAF constituent de véritables couperets sur la tête des dirigeants du club kabyle qui vit actuellement sous perfusion et il n'y a, en fait, qu'une bonne injection d'argent frais qui constituerait le remède-miracle pour sortir la JSK de son état semi-comateux. Et si Sadmi a été poussé à la démission, c'est qu'il n'a pas réussi à ramener rapidement les fonds nécessaires pour réanimer son club de cœur car le projet de partenariat esquissé avec les Italiens a trop traîné en longueur et, apparemment, a été sabordé de tout bord pour des desseins inavoués. Le trio Madjène-Zouaoui-Aït Djoudi qui est pressenti pour prendre le relais, a tout intérêt à "jouer cartes sur table" comme dans une partie de poker pour convaincre le directoire et surtout les milliers de supporters kabyles sur la solvabilité de leur projet de relance du club qui passe, avant tout, par solidité de leurs fonds et la consistance de leurs chèques. Aux dernières nouvelles, les membres du comité directoire qui étaient en conclave hier et qui comptent se réunir aujourd'hui ou demain avec les trois nouveaux repreneurs comptent exiger un premier chèque de dix milliards de centimes comme gage de bonne intention pour avoir enfin droit au fameux quitus d'intégration au sein du directoire du club. "Nous sommes prêts à injecter de l'argent frais pour payer progressivement les joueurs et les créanciers et nous venons à la rescousse de la JSK par amour pour notre club de toujours mais nous estime qu'il est temps d'ouvrir le capital du club pour permettre à toutes les bonnes volontés de renforcer nos rangs pour remettre sur orbite la JSK", nous a déclaré Lakhdar Madjène, entrepreneur bien connu en Kabylie et ancien vice-président de la JSK dans les années 90, qui a été officiellement installé hier soir nouveau président du directoire. Et si l'on attend du concret de la nouvelle équipe qui regroupera les actionnaires de la JSK et le trio Madjène-Zouaoui-Aït Djoudi, voilà que l'on apprend que les responsables du groupe Cavallo comptent animer un point de presse aujourd'hui à Alger pour donner leur version des faits quant à l'échec du projet de partenariat avec la JSK alors que, de son côté, Chérif Mellal continue d'exiger de l'actuel directoire de la JSK d'ouvrir le capital du club tout en justifiant son grand défi par un chèque notarié de... 10 millions d'euros ! Mohamed HAOUCHINE