On a estimé que les besoins du marché de l'emploi étaient de plus en plus complexes, et que les formations généralistes étaient devenues imparfaites. Quid de la place de l'anglais dans nos entreprises et par conséquent auprès des chefs d'entreprise ? L'université de Béjaïa, qui a abrité dernièrement la "1re journée d'études nationale sur l'anglais de spécialités dans le contexte algérien : exploration des pratiques pédagogiques et communicatives", s'est penchée sur la question. Même si le besoin se fait sentir, on est loin du compte. Et que nos chefs d'entreprise, voire nos capitaines d'industrie ont encore beaucoup d'efforts à faire pour espérer renverser la tendance. Le hic, c'est que même nos élites, censées avoir fréquenté l'université, ne maîtrisent pas cette langue devenue internationale, notamment en matière d'échanges économiques. C'est en ce sens que la rencontre organisée par le département d'anglais de la faculté des lettres et des langues est importante. Elle a été l'occasion pour les enseignants et chercheurs venus de Mostaganem, de Chlef, de Constantine, d'Alger, de Tizi Ouzou, de Laghouat, de Tiaret et bien sûr de Béjaïa de décrire la situation actuelle de l'enseignement de la langue anglaise aux personnels et responsables socioéconomiques. On y a fait un examen de la situation de l'utilisation de la langue de Shakespeare dans le milieu en question. Après un riche débat, suivi avec beaucoup d'intérêt par des étudiants de la faculté – dont certains sont restés debout pendant trois longues heures –, on a conclu que les langues de spécialité en général et l'anglais de spécialité en particulier constituaient une exigence pédagogique et une priorité scientifique pour l'université algérienne. On a estimé que les besoins du marché de l'emploi étaient de plus en plus complexes, et que les formations généralistes étaient devenues imparfaites. Par conséquent, il est dorénavant plus qu'obligatoire de réfléchir à former des enseignants et des chercheurs en langues de spécialité en nombre suffisant. En termes clairs, il est plus qu'urgent de lancer des masters en anglais de spécialités que le ministère se doit d'inclure dans sa nomenclature de formations de master de langues étrangères. Dans leur bilan scientifique provisoire, on a insisté sur l'urgence de former des enseignants de l'anglais de spécialité à l'université ; de la nécessité de prendre en considération le contexte de l'utilisation de l'anglais de spécialité lors de la conception des cours ; de la nécessité de prendre en considération le caractère bilingue de la communication scientifique en Algérie ; de l'importance de l'étude des genres du discours dans l'analyse et l'enseignement de l'anglais de spécialité ; de la nécessité d'approfondir les recherches linguistiques sur les discours spécialisés dans les domaines de l'anglais maritime, l'anglais technique et scientifique, l'anglais des affaires, l'anglais médical, etc. De la nécessité aussi d'élaborer des programmes de l'enseignement de l'écrit académique sur la base des besoins des apprenants et de l'importance de décrire les besoins et les pratiques langagières en vue de l'élaboration de formations universitaires en langues appliquées à l'économie. M. Ouyougoute