L'Opep s'est engagée avec d'autres producteurs, dont la Russie, à restreindre sa production pour limiter l'offre et soutenir les prix. La hausse des cours est due à un deal prévisible Opep-non Opep conclu ce mois-ci prorogeant l'accord de production à fin mars 2018. Les cours du pétrole montaient encore, vendredi 3 novembre, en fin d'échanges européens. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 62,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de jeudi. Deux principaux facteurs sont à l'origine de cette tendance haussière: Le premier est lié au fait que l'Opep et onze producteurs, qui lui sont extérieurs, affichent de la volonté de garder une attitude d'engagement actif en faveur d'un rééquilibrage des marchés, le second à l'évolution du schiste et des réserves américains. L'Opep semble reprendre la main sur les marchés, soutenue en cela par la fédération de Russie. En effet, l'organisation pétrolière s'est engagée avec d'autres producteurs dont la Russie à restreindre sa production pour limiter l'offre d'or noir et soutenir les prix. L'accord court actuellement jusque mars 2018. Et les deux poids lourds de l'industrie pétrolière, l'Arabie saoudite et la Russie, se disent disposés à le proroger au-delà de cette date. D'ailleurs, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, s'est rendu en Arabie saoudite, et les deux figures de proue de l'accord ont réaffirmé leur dévouement au rééquilibrage des marchés. Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a décrit le respect des objectifs de production comme excellent, et son homologue russe a fait de son mieux pour assurer que l'accord serait reconduit au-delà de mars 2018, a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM. "En plus de l'Arabie saoudite et de la Russie, l'Iraq a aussi une nouvelle fois confirmé être en faveur d'une prolongation de l'accord, ajoutant ainsi une voix de poids dans cette direction", a indiqué, pour sa part, Gene McGillian, de Tradition Energy. Il faut dire que l'Opep et onze autres pays pétroliers, alliés par nécessité, regardent, actuellement, dans la même direction. Ils sont engagés depuis le début de l'année dans une réduction de leur production dans le but de résorber l'excès d'offre qui pesait sur les cours de l'or noir. Ils observent qu'il y a aujourd'hui un retour progressif à la stabilité des prix et que la volatilité du marché a été plus faible ces dernières semaines, alors que les flux d'investissement ont visiblement commencé à s'améliorer dans l'industrie pétrolière. Par ailleurs, le Nigeria, actuellement exempté de l'accord, a convenu avec le Comité ministériel conjoint de suivi des pays de l'Opep et des pays non-Opep (JMMC) de réduire sa production une fois que celle-ci aura atteint le niveau de 1,8 million de barils par jour. Le géant pétrolier africain s'est ainsi joint aux membres de l'Opep et à leurs partenaires. En ce qui concerne la Libye, un pays qui surproduit également, l'organisation pétrolière n'a toujours pas pris de mesures. Et pendant ce temps, les producteurs américains de schiste font face à des difficultés : ils semblent avoir épuisé toutes les solutions pour diminuer les coûts, la productivité stagne. L'utilisation d'une plus grande quantité de sable permet dans un premier temps d'extraire des quantités plus importantes de pétrole, mais cette technique assèche plus rapidement les puits. Wall Street et les investisseurs dans le schiste américain font pression pour changer le business model des majors, ainsi que les bonus des directeurs. Toujours aux Etats-Unis, le Département de l'Energie (DoE) a fait état, mercredi dernier, d'une baisse des réserves de brut, mais aussi d'essence et de produits distillés. Le recul des réserves semble plutôt être dû à une diminution des importations qu'à une demande très forte. Youcef Salami