Les cours du pétrole ont terminé la semaine sur une nette hausse vendredi et ont clôturé à leur plus haut niveau depuis juillet 2015, stimulés par la baisse du nombre de puits d'or noir en activité aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a gagné 1,10 dollar pour terminer à 55,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Sur la semaine, il a gagné 3,22%. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 1,45 dollar pour finir à 62,07 dollars. Il termine la semaine sur un gain hebdomadaire de 2,70%. Les prix ont été encouragés vendredi en cours de séance par l'annonce d'une diminution importante du nombre de puits de forage de pétrole actif aux Etats-Unis, une donnée publiée chaque semaine par l'entreprise américaine Baker Hughes. Ils sont passés de 737 à 729 puits au total, signe que la production américaine pourrait diminuer à court terme. "C'est un recul substantiel", a commenté James Williams de WTRG Economics. "Même si la baisse concerne surtout des zones qui ne sont pas essentielles pour le marché et qu'elle va sans doute s'effacer dans les prochaines semaines, cela a suffi vendredi pour accentuer nettement la progression du prix", a-t-il ajouté. Les cours du pétrole s'affichaient déjà en légère hausse avant la publication de l'indicateur, "portés par la même tendance qui les fait grimper depuis environ deux mois et qui est alimentée par la baisse continue des stocks de pétrole, en particulier aux Etats-Unis, et par la multiplication de signes en faveur d'une extension de l'accord de limitation de la production de l'Opep", a souligné Gene McGillian de Tradition Energy. Le département américain de l'Energie (DoE) a fait état mercredi d'une baisse des réserves de brut mais aussi d'essence et de produits distillés aux Etats-Unis, signe que la demande dépasse l'offre dans le pays, premier consommateur mondial. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est de son côté engagée avec d'autres producteurs dont la Russie à restreindre sa production pour limiter l'offre d'or noir et soutenir les prix. L'accord court actuellement jusque mars 2018. Les marchés ont vu l'annonce jeudi par l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, d'une hausse de ses tarifs vers l'Asie comme un nouveau signe du rééquilibrage du marché. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, s'est aussi rendu à Ryad, et les deux figures de proue de l'accord ont réaffirmé leur intention d'étendre l'accord. "Le ministre saoudien de l'Energie (Khaled al-Faleh, ndlr) a décrit le respect des objectifs de production comme +excellents+, et son homologue russe a fait de son mieux pour assurer que l'accord serait reconduit au delà de mars 2018", a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM. "En plus de l'Arabie saoudite et de la Russie, l'Irak a aussi une nouvelle fois confirmé être en faveur d'une prolongation de l'accord, ajoutant ainsi une voix de poids dans cette direction", a indiqué Gene McGillian.
Hausse en Asie Les cours du pétrole continuaient de grimper vendredi en Asie, les marchés tablant de plus en plus sur une prolongation de l'accord Opep de limitation de la production même si certains analystes mettaient en garde contre un emballement excessif. Vers 03H15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en décembre, gagnait 24 cents à 54,78 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en janvier, s'appréciait de 17 cents, à 60,79 dollars. "Les cours sont soutenus par des propos venus d'Arabie saoudite et d'Irak sur le respect (de l'accord Opep) et sur leur soutien à sa prolongation jusqu'en décembre 2018", a déclaré Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. Le cartel s'est engagé fin 2016 avec d'autres pays, dont la Russie, à restreindre ses extractions pour limiter l'offre d'or noir sur le marché mondial et tenter ainsi de redresser les prix. Une réunion sur l'avenir de l'accord, qui court actuellement jusque mars 2018, aura lieu fin novembre à Vienne. "Nous continuons toutefois à conseiller la prudence", a poursuivi M. Halley, expliquant que l'engouement des investisseurs dépassait la demande réelle d'or noir. "Le Brent et le WTI sont en apparence des contrats constructifs mais ils font l'objet d'achats excessifs", ce qui les rend "vulnérables à une correction à court terme. Il est tout à fait possible qu'il s'agisse d'une correction agressive".