Le président du RCD coupe court et définitivement aux spéculations autour de la position de son parti par rapport à la question du 5e mandat pour Bouteflika. La deuxième journée du périple électoral qui a conduit, hier, le président du RCD, Mohcine Belabbas, dans six daïras de la wilaya de Tizi Ouzou, a été une occasion pour lui de remettre les pendules à l'heure à ceux qui ont, dit-il, "inventé une déclaration du RCD concernant un éventuel mandat de Bouteflika". "Ce qu'on a dit et qu'on continue de dire est qu'il ne faut pas conditionner le citoyen sur le oui et le non, il ne s'agit pas d'être pour ou contre. On a toujours refusé de choisir entre la peste et le choléra. On a toujours dit qu'il y a des solutions alternatives, et c'est pour cela que nous avons toujours expliqué qu'il s'agit, pour nous, d'aller vers la création d'une instance indépendante de gestion des élections, couplée avec une mobilisation citoyenne pour en finir avec le système", dira le leader du RCD à ce sujet comme pour expliquer que le problème de fond de l'Algérie, c'est le système dans son intégralité, et non pas seulement ses hommes. Mais pour mettre fin à toute polémique sur la position du RCD concernant un éventuel cinquième mandat pour Bouteflika, Mohcine Belabbas choisit des termes aussi clairs, nets, précis que crus. "On a été contre le premier mandat de Bouteflika, on a été contre le 2e mandat de Bouteflika, on était les seuls à crier contre le viol de la Constitution qui a donné un 3e mandat pour Bouteflika, on est aussi contre le 4e, le 5e ou le 6e mandat, et on est même contre le premier mandat du futur candidat du système", a-t-il asséné pour boucler la boucle. S'agissant de la campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre prochain, Mohcine Belabbas, qui intervenait à Azazga, Azeffoun, Tigzirt, Ouaguenoun, Beni Douala et à Mâatkas où il a été, à chaque fois, attendu par les foules des grands jours, n'a pas cessé de semer l'espoir en soutenant que "le visage des communes peut être changé pour peu qu'on sache opter pour les hommes qui sauront gérer dans la solidarité, la transparence et l'efficacité". À ce titre, l'orateur n'hésite pas, à chaque prise de parole, de citer l'exemple de la commune de Hedjret Enes, gérée par des élus du RCD dans la wilaya de Tipasa. "C'est une commune qui était dans le chaos le plus total, mais qui, grâce à l'efficacité de sa gestion par des élus du RCD durant deux mandats, est devenue une commune prospère, un véritable exemple à suivre", dit-il avant de rappeler, concernant la wilaya de Tizi Ouzou, que "de nombreux projets ont été arrachés du temps où le RCD était aux commandes de l'APW, de 2007 à 2012, mais que, malheureusement, ceux qui sont venus après n'ont pas seulement rien arraché, mais ils n'ont même pas sauvegardé les projets arrachés auparavant". Il a, également, souligné que le "recul flagrant" enregistré par la wilaya de Tizi Ouzou en matière de développement "ne s'est pas produit fortuitement, mais il a été voulu, et même orchestré". Samir LESLOUS