Lors d'un meeting populaire qu'il a animé, hier, au Palais de la culture Mohamed-Laïd-el-Khalifa, le secrétaire général du mouvement El-Islah a tiré à boulets rouges sur le pouvoir en place, en affirmant que "le discours des gouvernants est là pour faire peur". "Les propos tenus par le Premier ministre sont une menace en direction de l'opposition. Ils ne devraient pas avoir lieu aujourd'hui, où nous sommes à quelques jours des élections locales", a déclaré Filali Ghouini, tout en indiquant que son parti refuse de cautionner ce discours qu'il qualifie de "désespérant". "Nous avons constaté lors de notre travail de proximité, que les élections n'ont aucune importance aux yeux de la population, dans les grandes villes notamment. En revanche, dans l'Algérie profonde, les gens continuent toujours de manifester de l'intérêt", dira-t-il. Et cela, ajoute-t-il, "est un signe de désespoir", notamment "pour les jeunes, qui doutent de la crédibilité des élections". Sur un autre plan, le SG du mouvement El-Islah s'en prendra à l'administration en dénonçant ce qu'il a qualifié "de dépassements". "L'administration n'est pas neutre et favorise certains partis qu'on connaît", lance-t-il avant d'ajouter que "ces dépassements doivent cesser". Enfin, le SG du mouvement El-Islah est revenu sur la pression exercée sur les citoyens et les partis politiques de l'opposition. Une situation, selon lui, qui a mené à la désaffection du peuple, de la classe politique et même des militants qui refusent de se présenter aux prochaines élections. "C'était très difficile de convaincre nos militants et de confectionner les listes à présenter aux élections locales. La loi qui encadre les élections, notamment locales, doit être revue", estime-t-il, tout en ajoutant qu'"il est inadmissible qu'un maire élu n'ait aucun pouvoir au niveau local". Souheila BETINA