Versée dans un groupe A très abordable, la Tunisie reste l'équipe qui a été la plus gâtée par le tirage au sort. Avec la RD Congo comme principal rival, malgré la présence de la Libye et de la Guinée, on ne pouvait pas voir les Aigles de Carthage rater l'occasion de renouer avec la Coupe du monde après douze ans d'absence. En effet, la Tunisie avait raté les trois dernières éditions, et sa présence à la prochaine, elle la doit à son parcours sans faute dans le groupe A où elle avait remporté quatre matches contre deux nuls (RDC et Libye). La Tunisie participera donc à sa cinquième Coupe du monde en 2018 après avoir assuré le point du nul contre la Libye (0-0) et terminé les éliminatoires invaincue à la première place. La RD Congo, qui avait besoin d'un miracle pour se qualifier, a réussi à battre la Guinée (3-1). Il faut dire que la Tunisie a construit son équipe autour d'un groupe composé essentiellement de joueurs locaux, qui connaissent parfaitement la difficulté des déplacements en Afrique. Ce contingent est emmené par un ancien joueur de la sélection, en l'occurrence Nabil Maâloul, qui a formé son équipe autour d'un noyau composé des joueurs des quatre grands clubs du championnat tunisien, à savoir l'ES Tunis, l'ES Sahel, le Club Africain et le CS Sfaxien. En effet, sur les 28 joueurs retenus pour le dernier match face à la Libye, 17 éléments, soit presque les deux tiers du contingent, évoluent dans le championnat local. Onze joueurs seulement évoluent à l'étranger, dans des clubs pas vraiment réputés où seul Wahbi Khazri pourrait sortir du lot. À titre de comparaison, il n'y a pas photo avec les joueurs de la sélection nationale en matière de notoriété. Cependant, les Tunisiens puisent leurs forces dans le groupe et surtout leur connaissance des aléas lorsque l'équipe évolue en Afrique, avec l'expérience acquise par leurs joueurs dans les différentes compétitions continentales interclubs. Pour sa cinquième participation, la Tunisie tâchera de faire mieux que les précédentes. Lors de son premier match de Coupe du monde en 1978, elle avait frappé fort en dominant le Mexique (3-1), devenant par la même occasion la première nation africaine à remporter un match de phase finale. Et malgré un autre exploit quelques jours plus tard, en tenant en échec le tenant du titre, l'Allemagne (0-0), la défaite des camarades de Tarek Dhiab face à la Pologne (0-1) les a privés d'une qualification au second tour. C'était le meilleur parcours des Tunisiens en Coupe du monde. La suite n'était pas fameuse. En 1998, les Aigles de Carthage ont perdu deux matches face à l'Angleterre (0-2) et la Colombie (0-1), avant de faire match nul face à la Roumanie (1-1). Quatre ans plus tard, en 2002, le parcours des Tunisiens n'était pas aussi fameux avec un nul face à la Belgique (1-1) et deux défaites face à la Russie et au Japon sur le même score (0-2). Même parcours lors de la dernière participation de la Tunisie à une Coupe du monde en 2006. Après une entame laborieuse face à l'Arabie Saoudite (2-2), il y a eu deux défaites face à l'Espagne (1-3) et à l'Ukraine (0-1). M. A.