La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit a été contrainte, hier, de publier des précisions relatives au nombre d'enseignants candidats aux élections communales et de wilaya du 23 novembre prochain, après la sortie médiatique d'un de ses conseillers qui avait avancé le chiffre de 11 000 enseignants prenant part à la course électorale. En effet, d'après la ministre, le secteur compte précisément 10 983 candidats mais qui, explique-t-elle, ne sont pas tous enseignants. Ainsi, selon elle, le personnel enseignant compte 5 211 candidats et le reste, à savoir 5 772 candidats, est issu du personnel administratif. Ces précisions interviennent suite au tollé provoqué par la déclaration de Mohamed Chaïb Draâ Tani, conseiller au ministère de l'Education nationale, qui avait annoncé jeudi le chiffre de 11 000 enseignants candidats aux élections locales, alors qu'il s'avère que ce nombre englobe aussi bien les enseignants que les administratifs, qui sont appelés soit à être candidats soit, à s'occuper des tâches d'encadrement de la campagne. Mais, pour que l'absence de ce nombre important du personnel du secteur, ne serait-ce que pour un mois, ne se répercute pas négativement sur la scolarité des élèves, le département de Benghabrit a pris les devants en annonçant, la prise dans l'urgence de mesures palliatives pour assurer la scolarité des élèves. M. Chaïb Draâ Tani a expliqué, dans ce sens, qu'il s'agit d'effectuer "une répartition des élèves dans d'autres classes", "un recours aux heures supplémentaires" et, dans les cas extrêmes "un recours à la vacation, en attendant le retour de ces enseignants-candidats". Et pour justifier ces absences autorisées, le conseiller au ministère de l'Education nationale a tout simplement indiqué que "ces enseignants sont Algériens, ayant des droits constitutionnels, dont ceux de voter ou d'être candidats". "Nous ne pouvons pas leur interdire de se porter candidats à ces élections. Ces Algériens ont l'ambition, en plus d'être enseignants, d'être responsables locaux", a-t-il dit. Mais ces mesures sont rejetées par les partenaires sociaux, qui les ont jugées insuffisantes et irréalisables sur le terrain, notamment pour ce qui concerne la répartition des élèves sur d'autres classes, qui souffrent déjà de surcharge, dans les cycles primaire et moyen. Idem pour le recrutement d'enseignants vacataires pour remplacer les enseignants candidats aux élections locales pour une durée d'un mois. Le département de Nouria Benghabrit avait annoncé également le recrutement de 6 500 nouveaux enseignants via la plateforme numérique de recrutement national ouverte récemment. Ce nombre s'ajoute à quelque 60 000 enseignants ayant déjà été recrutés à travers le territoire national pour couvrir les déficits en personnel enseignant dans les cycles moyen et secondaire, notamment en physique et en mathématiques des cycles moyen et secondaire. Et encore une fois, ces recrutements ne suffisent juste qu'à remplacer les départs à la retraite, massifs durant ces deux dernières années, des personnels enseignant et administratif, qui sont un casse-tête pour les responsables du secteur. Amar R.