Le président de la Ligue du football professionnel, Mahfoud Kerbadj, s'est montré hier favorable à l'abandon de la mesure coercitive d'interdiction de recrutement prise ces dernières années par la FAF contre les clubs professionnels qui accumulent des dettes envers des joueurs et des entraîneurs. Une sanction critiquée par beaucoup de présidents de club (voir notre édition d'hier). "Personnellement, je plaide contre cette sanction inefficace et surtout pénalisante pour les joueurs de football qui se retrouvent parfois au chômage. Les orientations de la FIFA sont claires : d'une part les clubs qui ne payent pas les joueurs plus de deux mois consécutifs perdent ces joueurs qui peuvent signer dans le club de leur choix. D'autre part, la FIFA insiste sur la mesure de défalcation de points que nous pouvons décider au sein de la commission de la discipline de la LFP sur la base des verdicts de la commission de résolutions des litiges de la FAF. Donc, au lieu d'interdire d'une manière à mon sens abusive à un club de recruter, je pense qu'il faut se limiter à lui défalquer des points. Je suis sûr que le président de ce club va se débrouiller pour payer sa dette lorsqu'il verra que son club risque une défalcation irréversible de points. Il faut savoir en effet qu'une fois la défalcation décidée par les deux commissions de discipline et de recours, elle est sans appel", confie Kerbadj à Liberté. Et d'ajouter : "Afin donc d'éviter cette mesure extrême pour le prochain mercato, je vais essayer de sensibiliser la FAF lors du bureau fédéral sur ce point afin de décider d'une solution qui ne pénalise pas les clubs, les joueurs et les entraîneurs." À l'issue de la réunion du 22 octobre dernier, le bureau fédéral de la FAF a indiqué que la commission de résolution des litiges (CRL) a envoyé "une troisième et dernière mise en demeure aux clubs ayant des dettes vis-à-vis de joueurs ou d'entraîneurs, les enjoignant de régulariser leur situation financière avant le 15 décembre, faute de quoi les dispositions réglementaires seront appliquées à leur encontre". La FAF avait révélé au passage que les dettes des clubs professionnels vis-à-vis des joueurs et des entraîneurs ont atteint 54 milliards de centimes. En clair, la FAF menace d'interdire de recrutement les clubs qui n'auront pas payé leurs dettes avant le 15 décembre, de défalcation de points, de rétrogradation et de refus d'accession pour équipes de Ligue 2. La FIFA ne recommande que la mesure de la défalcation des points dans ce genre de cas. Elle a recours aux interdictions de recrutement contre les clubs n'ayant pas respecté le fair-play financier, c'est-à-dire qui ont des balances commerciales négatives ou usant de pratiques frauduleuses en matière de recrutement. SAMIR LAMARI