C'est un président du MCO "dépité et complètement désemparé" que celui avec lequel nous avons eu hier une longue discussion à bâtons rompus à propos, justement, de l'actualité mouloudéenne. Cela peut paraître paradoxal au vu de la bonne santé sportive de son équipe, actuelle troisième au classement général de la Ligue 1. Mais ce qui "décourage" Belhadj Ahmed dit Baba est, surtout, "ce manque de ressources financières qui resserre un peu plus chaque jour l'étranglant étau qui commence à avoir raison de (son) ambition". "J'avais promis aux joueurs de leur verser une mensualité avant d'aller à Constantine défier le CSC. Mais en raison d'un problème administratif à la banque, mes éléments risquent de ne pas encaisser leurs chèques en cette fin de semaine. Mais quoi qu'il arrive et quel que ce soit le résultat de ce match face au CSC, mes joueurs toucheront leur argent dès que ce problème bancaire sera résolu. Ce sera, je vous l'assure, le dernier mois de salaire que je verserai aux joueurs du MCO", soulignera Baba, avant de préciser, sans langue de bois, le fond de sa pensée : "Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi le MCO est si peu aidé par les autorités locales de la wilaya d'Oran. Exception faite du DJS, Badreddine Gharbi, auquel je rends encore une fois hommage pour son dévouement et son aide précieuse, personne ne prête attention à la difficile situation que vit le club. Tout le monde sait que je suis abandonné par tous les autres actionnaires de la SSPA-MCO. Non seulement, ils sont absents à longueur d'année et n'assistent même pas aux rencontres du Mouloudia à domicile, exception faite de Hassan Kalaïdji et Abdelkader Benzerbadj, mais en plus, ils me créent des problèmes. De plus, je continue à être le seul bailleur de fonds puisque je puise de mon argent personnel pour assurer le bon fonctionnement de l'équipe et toutes les dépenses inhérentes à la vie du club." Et de renchérir : "Oran a, certes, un nouveau wali depuis quelques mois, mais le MCO n'en a pas pour autant tiré profit. Peut-être lui a-t-on menti ou assuré que les actionnaires mettent la main à la poche ! Il ne sait, probablement, pas que j'assure seul les besoins de l'équipe, en particulier les salaires de tous ses sociétaires. Je ne suis pas aidé, et cela m'épuise et me lasse ! Ni le wali ni le P/APC n'ont apporté la moindre contribution au bon fonctionnement de ce club qui appartient à Oran. Ils n'ont même pas sollicité ou sensibilisé les industriels et les hommes d'affaires à qui profite la ville pour nous aider. Pourtant, contrairement à eux, je n'ai jamais bénéficié du moindre lot de terrain ou d'un quelconque appartement. Au train où vont les choses, je ne pense pas continuer seul à prendre en charge toutes les dépenses, faramineuses, du club". "Je jure que cette fois-ci que si les choses ne bougent pas, je terminerai la phase aller et je quitterai définitivement mon poste de président. Et croyez-moi, si les autorités continuent de nous snober et de nous tourner le dos, que personne ne cherche après moi quand je démissionnerai pour tenter de m'en dissuader. Car, moi aussi, à ce moment-là, je ne prêterai d'oreille attentive à personne", conclut, doublement déterminé, le président Belhadj. Rachid BELARBI