Le groupe Sonatrach projette de consentir 78 milliards de dollars d'investissements sur les cinq prochaines années, en vue de développer des projets pétroliers et gaziers dans les segments de l'exploration, de la production, du raffinage et de la pétrochimie. Ces indications ont été fournies par le conseiller du P-dg de Sonatrach, Mahieddine Taleb, lors d'une rencontre organisée hier à Washington par le think tank américain Center for Transatlantic relations, placée cette année sous le thème du renforcement de la coopération sécuritaire et énergétique. Cependant, ce chiffre diffère de celui avancé, il y a quelques semaines par le P-dg de Sonatrach, Ould Kaddour, qui a indiqué que l'entreprise qu'il dirige va investir une cinquantaine de milliards de dollars sur les cinq prochaines années, soit une moyenne de 10 milliards de dollars annuellement dans tous les domaines (exploration, exploitation, formation...). Indépendamment du volume des investissements à engager, le secteur pétrolier fait face à un sérieux problème, celui du manque d'attractivité. C'est pour cela qu'il a été décidé de revoir quelques dispositions de l'actuelle loi sur les hydrocarbures. Mahieddine Taleb en a parlé à l'occasion de cette rencontre. "Nous sommes en train de déployer des efforts pour améliorer notre attractivité", a-t-il indiqué, en expliquant qu'une autre révision de la loi sur les hydrocarbures devrait intervenir au premier semestre 2018 pour donner plus de visibilité aux investisseurs étrangers dans ce secteur. Evidemment, l'objectif est d'améliorer le cadre légal et fiscal de cette loi pour attirer les investissements étrangers. Mais, il n'est pas sûr que cet objectif puisse être atteint. M. Taleb, cité par l'APS, a indiqué que des groupes de travail ont été mis en place pour examiner les aspects de cette loi qui feront l'objet d'une révision. C'est presque toute la fiscalité qui est à revoir, a-t-il précisé. La taxe sur les profits exceptionnels sera-t-elle supprimée ? Le conseiller du P-dg de Sonatrach, s'est gardé de donner des détails sur le sujet. Les modifications qui vont être apportées au cadre législatif devraient faciliter la prise de décision d'investissement aux compagnies pétrolières en leur permettant d'avoir une visibilité pour asseoir des investissements à long terme, a-t-il expliqué. Au-delà de la question législative, le groupe pétrolier qui fait face à une rude concurrence à l'international est appelé à changer sa façon de travailler. Il est aussi question d'évaluer ce qui se fait ailleurs dans le monde dans ce domaine pour s'en inspirer. M. Taleb a souligné que notre thème est "d'opérer un changement" dans la gestion interne du groupe qui concernera, essentiellement, sa façon de travailler et de commercialiser ses produits. C'est dans ce contexte que s'inscrit la démarche de Sonatrach de revoir le fonctionnement de sa filiale de commercialisation de gaz naturel à Londres, a-t-il ajouté. La compagnie nationale s'oriente vers une nouvelle stratégie de commercialisation, à mesure que la dynamique du marché gazier européen change, et cherche actuellement des joint-ventures pour sa filiale à Londres afin de trouver de nouveaux débouchés à son gaz. Une des façons de travailler est de s'associer à d'autres compagnies en partageant les risques du marché. La compagnie nationale est en train de préparer une nouvelle stratégie de gestion à l'horizon 2030 pour insuffler une nouvelle dynamique au secteur stratégique des hydrocarbures. Youcef Salami