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Blocage de Cevital : la communication par... le silence et la manipulation Une source anonyme accuse "liberté" d'avoir mal interprété les propos du DG des ports
Les pouvoirs publics continuent, par leur silence, d'entretenir le flou et d'encourager supputations et manipulations quant aux tenants et aux aboutissants de cette affaire de blocage de Cevital, donnant ainsi l'impression d'avoir peur de la vérité. La communication officielle peine à sortir de son carcan bureaucratique pour éclairer, à chaque fois que le besoin se fait sentir, l'opinion publique sur des questions d'actualité et les préoccupations des citoyens. L'exemple le plus saillant émane, cette fois-ci, du ministère des Transports et des Travaux publics qui, jusqu'ici, a mal géré le dossier relatif au blocage du groupe Cevital par l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) dans le déchargement de ses équipements pour construire son unité de trituration de graines oléagineuses hors du périmètre portuaire. En effet, le département d'Abdelghani Zaâlane continue, par son silence, d'entretenir le flou et d'encourager supputations et incompréhensions quant aux tenants et aux aboutissants de cette affaire de blocage de Cevital. Pourtant, le ministre lui-même avait une occasion en or de mettre un terme aux rumeurs, aux mensonges et à la manipulation dont fait l'objet ce dossier. On s'en souvient, le 9 octobre dernier, lors de son déplacement dans la wilaya de Béjaïa, M. Zaâlane a été interpellé par la presse locale et des députés pour s'exprimer sur cette brûlante question. Pour toute réponse, il avait invité l'assistance à aller voir du côté du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. "Du moment que vous avez déjà exposé le problème au Premier ministre, lors de vos questions orales à l'APN, je pense qu'il faudra attendre sa réponse", avait-il répondu à la députée du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Nora Nouali. Sauf que la réponse du Premier ministre est toujours attendue. Après la marche pour la dignité du 29 octobre et la remise d'une demande d'intervention à M. Ouyahia, le 7 novembre dernier, par le comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements dans la wilaya de Béjaïa, Canal Algérie a invité, dans le cadre de l'émission hebdomadaire "La semaine Eco" consacrée au rôle et aux missions des ports, le directeur général de la marine marchande et des ports au ministère des Transports et des Travaux publics, Mohamed Ibn Boussehaki. Le dossier du blocage du projet de Cevital, évoqué lors des débats, a amené M. Ibn Boussehaki à s'exprimer. Il a alors signifié que l'usine de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital aurait pu être installée, sans aucun problème, à l'extérieur du port. Autrement dit, le groupe Cevital n'était pas en tort, puisqu'il a déjà acquis un terrain dans une zone industrielle, hors du port, pour y implanter son projet. Pour apporter davantage de précision et d'éclairage, Liberté a joint, le lendemain, au téléphone, M. Ibn Boussehaki. Ce dernier a décroché, puis raccroché immédiatement après avoir appris le sujet dont on voulait l'entretenir. Encore une fois, c'est l'option du silence et de la dérobade qui l'emporte. Puis vint la cerise sur le gâteau : ce mardi, une source mystérieuse du ministère des Transports et des Travaux publics s'est "exprimée" dans un filet paru dans un journal étatique arabophone à faible tirage pour "démentir" l'information rapportée par un journal privé (Liberté, ndlr) qui s'interrogeait sur un probable dénouement que devrait connaître l'affaire suite aux déclarations de M. Ibn Boussehaki. Selon cette source anonyme, qui, d'évidence, ne veut pas assumer la responsabilité de ses déclarations sur une affaire de sabotage aussi grave que celle d'empêcher un investisseur de réaliser un projet ayant obtenu toutes les autorisations légales et même bénéficié des avantages fiscaux de l'Andi, les propos de M. Ibn Boussehaki (lors de son passage sur Canal Algérie, ndlr) auraient été "mal interprétés". Rien que ça ! Or, si tel était le cas, M. Ibn Boussehaki aurait pu demander à exercer son droit de réponse par l'insertion d'une mise au point que Liberté serait tenu de publier. Encore que Liberté lui en avait même donné l'occasion puisque nous l'avons sollicité pour un éclairage supplémentaire. Plus loin, l'auteur mystérieux du "démenti" nous "apprend" que l'affaire suit son cours en justice et que l'EPB avait déposé une plainte contre Cevital. Tout le monde sait, pourtant, que c'était le groupe Cevital qui avait déposé une plainte en référé à l'encontre de l'EPB et que c'est Cevital qui avait eu gain de cause. Mieux, à l'époque, le directeur général de l'EPB avait refusé de recevoir la notification de l'huissier de justice. Il est vrai que l'EPB a alors fait appel et que l'affaire a été réexaminée, le lendemain, par un magistrat envoyé expressément d'Alger à Béjaïa, pour trancher, bien évidemment, en faveur de l'EPB ! FARID BELGACEM