Pour la promotion de son premier album Sili ya mtar, le jeune interprète Ayoub Medjahed a animé, avant-hier dans la soirée, au Palais de la culture, un spectacle musical où il a rendu hommage à des artistes comme Raïna raï, Khaled, l'Orchestre national de Barbès (ONB), mais aussi à Nelson Mandela, père de la nation Arc-en-ciel. Le chanteur, auteur et compositeur Ayoub Medjahed, à qui l'on doit des titres comme "Sili ya mtar, Salama et des succès tel que Saken bali de Amel Zen, a donné, avant-hier soir au Palais de la culture, un concert dans la cadre de la promotion de son premier album Sili ya mtar, sorti en avril dernier aux éditions Ostowana. Malgré le petit nombre de spectateurs présents dans l'auditorium, le jeune interprète a su charmer son public, avec son talent et sa touche particulière. Du raï root et rock, de la rumba en passant par des sonorités africaines, les 90 minutes du spectacle sont passées bien trop rapidement, tant la voix, la prestance et la qualité des musiciens ont su captiver l'assistance, composée de fans, de couples et même d'enfants. Avec une ouverture sur Zahri, l'artiste, accompagné de ses six musiciens, à la batterie, la basse, les guitares électriques et les congas, enchaîne, avec un sourire et une bonne humeur communicatifs, sur le titre Nahwak, issu de son album, que l'assistance applaudit fortement. Hkat Lyam, le morceau aux 600 000 vues sur Youtube, à la mélodie mélancolique, dont le vidéo-clip a été tourné avec la chanteuse Yousra Boudah, est saisissant en live, grâce à une sensibilité palpable que le chanteur arrive à transmettre à travers son timbre de voix unique. En présence de l'ambassadeur de l'Afrique du Sud en Algérie, son excellence Dennis Thokozani Dlomo, Ayoub introduit en anglais le morceau Salama (paix), qu'il a interprété lors du dernier Sila au stand de la nation Arc-en-ciel. Se voulant un hommage à "Nelson Mandela", à la "paix" et "au peuple du continent noir", ce titre enjoué est un cri d'amour de l'artiste pour "cette terre qui voit ses enfants tomber, et leur sang couler". "Aujourd'hui à ma manière", dira Medjahed, "je voudrais rendre hommage à tous ceux qui ont mené jusqu'à leur dernier souffle, un combat pour la paix." Vers la fin de cet hymne à la coexistence et à l'amour, le public se met à danser et à battre la mesure, accompagné des solos du guitariste. Très influencé par le raï et le roots de Sidi Bel-Abbès, la région natale de son père, feu Mohamed Medjahed, ancien journaliste à la chaîne 3, Ayoub étale sa maîtrise des différents styles musicaux qui ont conféré à sa musique cette touche si singulière, avec le morceau Shab el baroud, de Cheb Khaled, sur lequel quelques spectateurs dansèrent. Pour clore ce spectacle qui a revêtu un aspect intimiste, l'artiste interprète la chanson Sili ya mtar, un morceau qui relate une histoire d'amour vécue par Medjahed, et qui malgré son ton mélancolique, renvoie un message d'espoir et d'optimisme. S'exprimant à l'issue du concert sur l'hommage qu'il a rendu au fondateur de la nation sud-africaine, Nelson Mandela, Ayoub dira que son parcours l'a fortement inspiré : "27 ans de prison, c'est toute une vie. Être emprisonné parce qu'on a voulu dénoncer la violence et le racisme. Pouvoir croire encore au changement après tant d'années d'incarcération, c'est quelque chose d'extraordinaire, et qui m'a beaucoup inspiré." À noter enfin que dans le cadre des journées culturelles algériennes en Afrique du Sud qui auront lieu au mois de mars 2018, des artistes seront sélectionnés pour représenter l'Algérie, selon son excellence M. Dennis Thokozani Dlomo, qui souhaite, par ailleurs, voir Medjahed prendre part à ces festivités. Yasmine Azzouz