Par la grâce d'une décision communale, les 11 fleuristes du marché Michelet à Oran n'auront plus la possibilité d'écouler leurs belles plantes, à partir du mois de mai prochain. Ressentie comme une offense, cette mesure est tombée comme un couperet sur la tête des pauvres fleuristes dépités. Mais loin de se décourager, ceux-ci ont aussitôt engagé un bras de fer avec les services de l'APC, une manière de défendre haut les couleurs de leur métier. Après bien des tergiversations, les marchands de fleurs ont été finalement reçus, hier, par les responsables du secteur urbain d'El Emir. Nous apprenons dans ce contexte que les fleuristes bénéficieront de 11 petits kiosques au niveau de la place Hoche. Mais de l'avis de certains d'entre eux, le choix de ces structures métalliques laissent à désirer. Selon les fleuristes, la présentation des kiosques n'offre pas l'attrait commercial exigé, une condition sine qua non pour la survie de leur commerce. Hassen, un fleuriste installé depuis 35 ans, semble craindre les retombées néfastes de sa délocalisation. “Tout Oran connaît depuis des lustres notre emplacement, nous déloger équivaudrait à nous condamner à un fiasco commercial certain”, affirme-t-il. Ses compagnons, vieux et jeunes, interviennent dans la discussion. “Tout le monde nous désigne par notre vocable de fleuriste du marché Michelet. Le commun des citoyens d'Oran et des autres wilayas de l'Ouest n'hésitent pas à faire le déplacement chez nous pour s'approvisionner en fleurs, couronnes ou bouquets, c'est devenu presque une tradition”, lancent des fleuristes manifestement inquiets. Selon les affirmations des fleuristes réticents, la structure des nouveaux kiosques de la place Hoche ne répond pas à leurs attentes. Car en plus de leur exiguïté, les kiosques sont dépourvus de présentoir, un élément vital pour ce genre de commerce très “tape-à-l'œil”. Pour mettre un terme à cette situation qui n'a que trop duré, les services de l'APW ont opté pour un autre type de kiosque qui sera adapté au commerce des fleuristes. Ces derniers, installés depuis des années à proximité du marché Michelet, forment une symbiotique picturale au cœur de la ville d'Oran qui semble le leur rendre bien. Surtout que le printemps est là et que les cortèges nuptiaux vont affleurer. Sans jeu de mot. B. G.