Un indépendant se doit de réunir un nombre important de signatures et de parrainages citoyens qu'il doit valider au niveau de la justice. S'il y a bien une surprise pour ces élections, en dehors bien entendu de la mainmise du tandem FLN-RND sur les municipalités qui se confirme, l'émergence des listes indépendantes reste cet élément avec lequel il faut dorénavant composer. Elles sont, au total, 35 APC raflées par des listes indépendantes. La plupart des nouveaux édiles portés par des listes d'indépendants viennent d'une formation politique qui les a "répudiés", sauf que les plus "téméraires" d'entre eux s'accrochent et s'engagent dans le combat des élections sans aucun parrainage partisan. L'exemple vient de l'APC d'Alger-Centre et celle de Tizi Ouzou qui restent, respectivement, dans l'escarcelle d'Abdelhakim Bettache, pour la première, et de Wahab Aït Menguellet, pour la seconde. Abdelhakim Bettache était élu, en 2012, sous les couleurs du Mouvement populaire algérien (MPA) d'Amara Benyounès, avec lequel il a fini par rompre, pour se lancer en indépendant. Idem pour Wahab Aït Menguellet qui a quitté le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Mohcine Belabbas, un parti sous lequel il a été élu en 2012 à la tête de l'APC de la ville des Genêts. Son départ du RCD ne l'a pas pour autant découragé puisqu'il s'est engagé en indépendant et il n'a pas raté la cible puisque l'APC de Tizi Ouzou reste sous sa présidence pour les cinq ans à venir. Les scores réalisés par ces deux indépendants, renseignent, on ne peut plus clairement, sur l'engagement des électeurs avec ces maire-candidats. Soit, 22 sièges pour la liste La Perle d'Alger de Bettache et 18 sièges. Pour la liste Tagmat (la fraternité) de Wahab Aït Menguellet. La réussite des indépendants dans des villes comme Akbou et Tazmalt, dans la wilaya de Bejaïa, est aussi particulière, puisque les deux municipalités ont été gérée de longue années durant par deux personnages, à savoir Bensbaa pour Akbou et Mira pour Tazmalt. Indétrônables qu'ils étaient, ce sont des candidats indépendants qui leur ont damé le pion et ont pu les culbuter après plusieurs quinquennats de règne sans partage. Pourtant, ces ex-édiles ont eu tout le temps pour préparer et assurer leur maintien, comme l'ont fait et réalisé avec brio les deux indépendant précédemment cités. Idem pour plusieurs autres régions du pays où les listes indépendantes prennent désormais le relais aux partis politiques. Si les conditions dans lesquelles le maire d'Alger-Centre et celui de Tizi Ouzou ont su garder les clés de leurs villes respectives, c'est un recul des partis politiques dont il est actuellement question. On sait pertinemment que les élections locales n'obéissent, dans la majorité des cas, à aucun calcul partisan ou politique. C'est plutôt le candidat qui aura à attirer la sympathie des électeurs quasiment loin de toute son appartenance politique. Mais il n'en demeure pas moins que la procédure d'avant la candidature est jonchées d'obstacles et d'entraves administratives. Un candidat indépendant se doit de réunir un nombre important de signatures et de parrainage citoyen qu'il doit valider au niveau de la justice. Un parcours de combattant que les candidats des partis politiques ne connaissent, certainement, pas puisqu'ils sont exemptés de cette procédure. Le candidat libre est dépourvu également de moyens qu'offrent les formations politiques à leurs candidats. Tout cela n'a pas empêché ces candidats de s'illustrer. M. M.