La ville d'Akbou, contrairement à la plupart des localités du pays, a connu une première semaine de campagne électorale assez active, marquée aussi par un intérêt notable des électeurs. À cette mobilisation, il doit y avoir des explications. Et, de l'avis des observateurs de la scène politique locale, il y en a plusieurs. À commencer par le retour remarquable du parti du RCD sur la scène locale, un parti qui met en compétition des jeunes dynamiques. Du sang neuf s'il en est, surtout que les trois ténors des anciens exécutifs, Abderrahmane Bensbaâ, Rachid Hamidouche et Arezki Iskounène restent, cette fois-ci, hors course. "Nous voulons un changement. La ville d'Akbou, malgré ses richesses, vit un quotidien difficile", nous dira un habitant d'Akbou. Un changement quasi sûr, puisqu'au soir du 23 novembre, la capitale de la Soummam connaîtra un nouvel édile et, probablement, son exécutif aussi, après les 20 années de règne sans partage de l'inamovible Abderrahmane Bensbaâ. Sept listes ont été validées pour aller à la conquête de l'APC de la deuxième plus grande ville de la wilaya. Les listes partisanes sont celles du RCD, du FFS, du RND et du FLN. Les trois autres listes sont celles des "indépendants" parrainées par des partis, une mode typiquement algérienne. Il s'agit du MEN, du MPA et de TAJ. La bataille s'annonce acharnée. Les partis qui ont une assise traditionnelle dans la région, vont devoir faire avec la concurrence. La liste conduite par le militant associatif, Mouloud Salhi, se porte plutôt bien. Ayant déjà raflé la majorité des sièges aux municipalités de 2012, M. Salhi compte sur une alliance avec Mohamed Boucherit, lui aussi tête de liste en 2012 avec les couleurs du parti MEN. L'ex-P/APC d'Ighram, commune limitrophe d'Akbou, est allé à la conquête de l'APC du chef-lieu d'Akbou. Radié du RCD, Ibalidène Boussaâd change de cap et opte pour le parti d'Ouyahia. Le parti du RCD, absent lors du dernier scrutin électoral, a, cette fois-ci, réinvesti le terrain, avec une liste conduite par Aziz Djedda, directeur d'école primaire et militant très actif du parti. Quant au FFS, le plus vieux parti de l'opposition, mise sur son poids historique afin de reprendre l'APC. Ayant obtenu la totalité des sièges en 1997, il a raté le coche en 2002, élection durant laquelle il n'a obtenu aucun siège. Avec plus de 100 milliards de recettes fiscales annuelles, Akbou est la 22e commune la plus riche d'Algérie. Les prochains élus, au nombre de 23, auront du pain sur la planche pour remettre le développement local au centre de tous les intérêts. Menad Chalal