Un projet d'envergure dénommé "Tawdif" pour l'amélioration des perspectives d'emploi des diplômés universitaires a été lancé. Les diplômés de l'université qui arrivent sur le marché du travail sont de plus en plus confrontés à de sérieuses difficultés d'insertion professionnelle. Le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur a atteint 17,6% au mois d'avril 2017. Ce constat est essentiellement dû à l'insuffisance de l'adéquation entre le cursus de formation et les besoins des entreprises. Les jeunes optent souvent pour des filières universitaires académiques et rarement professionnelles, explique le ministre du Travail et de l'Emploi, Mourad Zemali, avec des perspectives d'emploi limitées. "Ce qui réduit leurs chances d'insertion dans le monde du travail", relève-t-il. Le ministre qui a pris part hier à la rencontre sur l'université et le monde du travail, organisée par le Bureau international du travail (BIT), évoque une "insuffisance de l'intersectorialité dans l'insertion professionnelle des jeunes diplômés". Pour lui, les relations formelles entre les universités et les entreprises sont peu nombreuses. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, présent à cet événement, parle, quant à lui, d'un véritable "fossé" qui sépare l'université de l'entreprise. D'où la nécessité, suggère-t-il, d'établir des passerelles entre ces deux partenaires au profit des jeunes issus des diverses facultés. Tout en reconnaissant cette contrainte, Nordine Khouali, représentant du ministre de l'Enseignement supérieur, indique que des conventions ont été paraphées entre les universités et les entreprises. Cependant, l'"ancrage juridique nécessaire pour ce type de relations n'existe pas", constate-t-il. C'est le cas de ces facultés et autres instituts qui ont commencé à piloter des centres de carrières appelés "bureau de liaison entreprise-université" (Bleu). Mieux, un projet d'envergure dénommé "Tawdif" pour l'amélioration des perspectives d'emploi des diplômés universitaires a été lancé en Algérie. Il s'agit d'une initiative financée par le Royaume-Uni et mis en œuvre depuis le mois de septembre 2016 par le BIT sur une durée de 31 mois. Un comité de pilotage qui englobe les ministères de l'Enseignement supérieur et du Travail, l'Anem et l'Ansej, avec des partenaires tels que l'UGTA et la CGEA a été mis en place. Le projet est lancé avec les universités des trois wilayas pilotes que sont Béjaïa, Biskra et Tlemcen. L'un des objectifs attendus de cette opération est le renforcement des aptitudes des étudiants en technique de recherche d'emploi et d'entrepreneuriat. Il est également question d'améliorer l'adéquation des formations avec les exigences du monde du travail. Les résultats des enquêtes prévues dans le cadre de ce projet permettront, souligne le ministre du Travail, d'identifier au mieux les besoins en compétences et d'informer les acteurs locaux en vue de développer des actions de promotion de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Les premiers clubs de recherche d'emploi en Algérie au sein des universités des trois wilayas pilotes prodigueront des conseils et donneront des orientations pour une meilleure intégration dans le marché de l'emploi et un accompagnement de qualité afin de maîtriser les techniques d'embauche. Ainsi, ces jeunes auront l'occasion d'apporter leur propre contribution à la dynamique de développement national qui reste un facteur incontournable de progrès. B. Khris