L'université Yahia-Farès de Médéa – la faculté des sciences économiques, sciences commerciales et sciences commerciales – a organisé durant les 4 et 5 décembre 2013 dans la salle de conférence Arslan-Hadj-Hamdi du pôle universitaire de Médéa, en étroite collaboration avec le laboratoire du développement local, un colloque international scientifique sous le thème « L'université et l'emploi», en présence de Brahim Merad, wali de Médéa, Abdelkader Chekkou, président de l'APW, du Professeur Ahmed Zaghdar, recteur de l'université Yahia- Farès de Médéa, Amar Sekhri, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des autorités civiles et militaires, ainsi que des professeurs et docteurs universitaires établis en Algérie et à l'étranger. Depuis l'Indépendance de l'Algérie, les universités ont fait des efforts considérables pour faire face à la massification – 8000 milles d'étudiants aujourd'hui (sur un total de 1,2 million d'étudiants dans l'enseignement supérieur) – en développant des formations qui favorisent l'insertion professionnelle des étudiants. On ne le souligne pas assez, elles contribuent très largement à travers leurs filières non sélectives à l'intégration sociale de nos concitoyens issus de toutes les minorités sociales. Elles sont un lieu de savoir et d'excellence où se développent la recherche et la production de connaissances qui font de l'Algérie une nation respectée au sein du concert des nations. Toutefois, le service public de l'enseignement supérieur doit avoir davantage le souci de l'insertion professionnelle et du devenir des étudiants dont l'Etat lui confie la charge. Les taux d'échec dans certaines filières, ou l'existence d'effectifs importants dans des filières avec très peu de débouchés, constituent un gâchis humain et fragilisent l'ensemble de notre système d'enseignement supérieur, alors on doit arriver par tous les moyens à donner des propositions, et les propositions que nous formulons c'est de créer une commission qu'on appellera «Université-emploi» visant à réduire drastiquement les taux d'échec en redéfinissant les procédures d'orientation pré- et post-bac et à améliorer la dimension professionnelle des formations universitaires par le rapprochement durable de l'université et du marché de l'emploi. Alors l'université algérienne dispense des formations qui ne sont pas adaptées aux besoins du marché national de l'emploi. Plusieurs experts, enseignants universitaires,chercheurs et économistes ont dressé ces dernières années ce constat amer. Mais cette fois-ci, c'est le secrétaire général du Syndicat national des enseignants universitaires, Messaoud Amarna, qui est monté au créneau pour réclamer des changements et une nouvelle stratégie. En effet, cet enseignant syndicaliste a reconnu qu'il est devenu aujourd'hui urgent et nécessaire d'adapter les offres de formation universitaire aux besoins du marché de l'emploi. Faute de quoi, l'université algérienne continuera à former des chômeurs diplômés dont la formation ne correspond en rien aux besoins des entreprises qui activent dans divers secteurs. Dans ce sens, Messaoud Amarna a estimé qu'il était nécessaire d'établir des ponts entre l'université et les opérateurs économiques et sociaux. Le secrétaire général de ce mouvement syndical affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a affirmé également que la question d'ouvrir l'université sur l'environnement économique, social, politique et culturel était décisive et vitale. Il est à souligner que plusieurs chercheurs universitaires ont estimé que la crise de l'université algérienne est née en premier lieu de l'absence d'une politique de l'enseignement supérieur qui fixe les priorités et les missions de l'université en rapport avec les besoins sociaux, économiques et culturels de notre société. «La seule et unique préoccupation des pouvoirs publics depuis un certain nombre d'années reste la gestion des flux d'étudiants qui est une conséquence de la massification de l'enseignement supérieur en Algérie», avait dénoncé récemment Farid Cherbal, enseignant chercheur à l'USTHB, qui a réclamé d'organiser en urgence «les états généraux de l'université algérienne». La recherche de l'adéquation entre formation et emploi à l'université algérienne, le cas de l'université Yahia Farès de Médéa. En effet, l'université algérienne est aujourd'hui à la croisée des chemins pour s'inscrire dans une démarche nouvelle qui tienne compte des nouvelles qualifications exigées par l'économie et les cursus d'enseignement dispensés aux étudiants à même de leur permettre d'acquérir les compétences exigées par le marché du travail. Il s'agira donc de trouver les mécanismes à mettre en place pour faciliter l'insertion des sortants du système supérieur dans le marché du travail en leur donnant les qualifications suffisantes de leur employabilité dans leurs postes d'emploi. Le système LMD, dont les résultats n'ont pas encore fait l'objet d'évaluation, est supposé permettre de satisfaire aux nouvelles conditions imposées par l'environnement mondial et aux changements induits par la conjoncture économique nationale marquée par une plus grande ouverture sur l'Extérieur. Cela suppose une plus grande ouverture de l'université sur son environnement économique local, puis régional et national en réalisant, par exemple, des partenariats avec les opérateurs économiques publics et privés. Ce qui doit se traduire par l'implication des partenaires dans tous les processus de stages et de formation des étudiants en leur ouvrant les portes de leurs unités dans la perspective de leur recrutement. Il n'est plus rationnel de se contenter à faire de la formation et de la délivrance de diplômes qui ne tiennent pas compte de la réalité de l'environnement économique où certains profils sont considérés comme ceux de l'avenir, notamment ceux concernant les domaines de la robotique, les énergies renouvelables, les technologies spatiales, le numérique, les nanotechnologies, etc. Il est donc pressant pour que soit dépassée la vision basée sur le seul aspect quantitatif de la formation universitaire, qui voit chaque année des cohortes de sortants sans réelles possibilités de débouchés et aller vers une démarche où doit prévaloir l'aspect qualitatif afin que le diplôme devienne un véritable gage de savoir et de connaissances pour son détenteur à même de lui permettre une insertion rapide dans le monde du travail. Il convient à ce niveau de la réflexion de signaler que l'expérience récente mise en oeuvre par l'université de Yahia Farès de Médéa de créer conjointement avec l'antenne locale de l'agence nationale de l'emploi des jeunes une maison de l'entreprenariat au niveau de pôle universitaire, est à suivre avec intérêt. La décision de ce partenariat participe d'une démarche visant à encourager les porteurs d'idées de projets dans les différents domaines du savoir et de la connaissance. La collaboration de l'agence consiste à accompagner les projets intéressants jusqu'à leur maturation et à assurer la couverture financière de leur concrétisation.