La bataille menée tambour battant pour les élections du 23 novembre dernier vient à peine de prendre fin qu'une nouvelle bataille, très discrète cette fois, vient d'être lancée par les nouveaux élus locaux qui se voient désormais contraints de contracter des alliances pour pouvoir éviter le blocage de ces futures assemblées. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, cette bataille pour la formation des coalitions concerne plus de cinquante assemblées locales au total. En effet, au terme de ces élections locales, seules 14 communes ont vu leur destin définitivement scellé, tant des majorités absolues ont été obtenues par les candidats en lice. Il s'agit des communes de Beni Zmenzer, Aït Bouaddou, Aït Boumahdi, Illilten, Ouacifs et Beni Yenni pour le FFS, de Souamâa, Iferhounène, Illoula Oumalou et Abi Youcef pour le RCD, de Yakourène et Ifigha pour le FLN, de l'APC d'Iboudrarène pour le RND et d'Akbil pour les indépendants de l'alternative citoyenne. Dans tout le reste des assemblées, y compris l'Assemblée de wilaya, APW, qui a été remportée par le FFS avec une majorité relative de 19 sièges, les nouveaux élus ont deux semaines pour tenter de former ces alliances majoritaires qui leur permettront, durant les cinq années de leur mandat, de faire voter tranquillement les délibérations. Si, toutefois, le jeu de coulisses peut donner lieu facilement à ces coalitions dans certaines communes à faible nombre de candidats ayant obtenu des sièges comme c'est le cas, entre autres, à Frikat, Aït Chafaâ et Bounouh, ou encore dans des APC obtenues avec des résultats frôlant la majorité absolue telle que Fréha pour le RND, Zekri pour le RCD, M'kira pour le FFS, Aït Aggouacha pour le MPA ou encore Aït Aïssa-Mimoun pour le FLN, dans d'autres communes, et non des moindres, la situation relève d'un véritable casse-tête chinois. C'est le cas, entre autres, dans la commune d'Azazga où trois listes indépendantes ont obtenu 4 sièges chacune, le FLN, le RCD et le PT 2 sièges chacun et TAJ 1 siège. Une complexité similaire peut être relevée également à Larbaâ Nath Irathen où le FLN a remporté l'APC avec 5 sièges sur 19, le RND a obtenu 4 sièges, le RCD et le MPA 3 sièges chacun, le FFS et le HMS 2 sièges chacun. À Drâa El-Mizan, la situation est plus compliquée tant le FLN, le RCD et les indépendants ont d'ores et déjà décliné toute coalition avec le FFS qui a remporté une majorité relative. Reste, toutefois, à connaître les orientations qui seront données par les directions politiques des partis politique afin d'aboutir au dénouement de la situation dans sa globalité. En ce sens, le RCD, par la voix de son responsable local, Malik Hessas, a affirmé que les élus du parti sont libres de former des coalitions en fonction des situations locales et indépendamment de la couleur politique. "La seule barrière pour nous est la moralité de l'allié lorsqu'elle risque de nuire à l'image du parti", a-t-il expliqué. Au FFS, les élus attendent, selon Farid Bouaziz, membre de la direction locale du parti, les orientations de la direction nationale pour agir. "Le secrétariat national se réunira ce soir lundi (hier, ndlr), pour donner ses orientations", nous a-t-il affirmé. Contacté sur le même sujet, le député du RND, Tayeb Mokadem, n'a pas daigné répondre. Samir LESLOUS