Le procès opposant le journaliste Mourad Kezzar et l'ancien directeur la publication de Liberté à l'ex-procureur de la République près le tribunal de Collo et actuellement procureur général adjoint à la cour de Oum El-Bouaghi, qui devait se dérouler hier, a été reporté pour le 10 mai prochain à la demande des deux parties. Le plaignant et son avocat étaient absents, le journaliste de Liberté, assisté de Me Zoubir Soudani étaient présents. Me Soudani a demandé la présense lors de la prochaine séance du plaignant M. Bouchaïla Youcef. L'affaire remonte à janvier 2001, quand le journaliste a publié dans la page Radar un article sur la descente d'une inspection le 31 décembre 2000 dans l'hôtel Bougaroun. Dans le corps de l'article, le correspondant avait écrit : “On parle même de tentatives de corruption de magistrats.” Pour le plaignant, c'est suite à cette phrase qu'il fut révoqué du corps des magistrats et traduit devant la justice par sa tutelle pour dilapidation de deniers publics. La cour d'Annaba l'ayant innocenté, il fut réintégré comme procureur général adjoint près la cour d'Oum El-Bouaghi. Ce n'est qu'en février 2005, sans jamais recourir à son droit de réponse ou de précision, que le concerné a intenté une action en justice. Pour le journaliste, le jour de la parution de l'article, le procureur était, déjà, depuis près d'une année dans une autre juridiction. La phrase en question rapportait une information selon laquelle certains agents de l'hôtel faisaient apparaître sur les livres de la réception le nom de jeunes filles associées à celui du tribunal de Collo afin de dissuader tout contrôle sous prétexte que des magistrats sont impliqués dans les dérapages constatés. Toujours, selon le journaliste, dans le papier, les magistrats concernés étaient censés être victimes de tentatives de corruption. Mieux, l'information donnée était justifiée par une pièce matérielle, une facture libellée au nom de la mahkama de Collo portant prise en charge d'une jeune fille étrangère à l'institution. Lors de l'enquête menée par les services de sécurité et l'inspection du ministère de la Justice, il s'est avéré, en plus du bien-fondé de l'information donnée par le journaliste et de l'authenticité de la facture, que l'hôtel a bien été destinataire, pour ce cas, d'un bon de commande lui aussi dûment authentifité émanant de ladite mahkama. L. N.