Durant les cinq dernières années, seulement 60 000 petites et moyennes entreprises (PME) ont été créés en Algérie. Jusqu'à fin 2016, il été recensé quelque 1 020 000 PME en activité dans notre pays. Ce qui équivaut à 25 PME/1 000 habitants. Cette moyenne est au-dessous des normes de certains pays qui disposent de 45 PME/1 000 habitants. Ces chiffres indiquent clairement que le tissu industriel algérien n'est pas suffisamment développé. Pire encore, plus de 97% sont des TPE (toutes petites entreprises) notamment celles gérées par les membres d'une même famille. Sur l'ensemble des PME répertoriées, plus de 50% activent dans le secteur des services alors que 9% se sont spécialisées dans l'industrie de transformation. Ce tissu industriel emploie dans sa globalité, environ 1,5 million de personnes. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, reconnaît que le maillage des PME en Algérie reste encore faible. Pour remédier à cet amer constat, les experts préconisent le développement de l'esprit entrepreneurial chez les nouveaux diplômés de l'université. Echaudés par l'échec d'autres compatriotes et les mésaventures de certains chefs d'entreprise, beaucoup de jeunes qui maîtrisent pourtant parfaitement leur domaine, préfèrent ne pas se lancer dans des projets industriels et préfèrent devenir salariés dans des entreprises. Il est recommandé de développer la culture de l'entrepreneuriat et multiplier les projets d'incubateurs en offrant aux jeunes investisseurs un environnement propice, un climat de confiance et un accompagnement efficace. Une chose est certaine, estime M. Ali Bey Nasri, président de l'Anexal, la diversification économique passe impérativement par la création d'entreprise. Il faut saisir l'opportunité des offres de la Banque mondiale et de l'Union européenne qui ont initié des projets de créations de start-up dans ce sens, affirme M. Nasri. élection des membres du conseil de concertation Le pays a besoin d'une densification de la PME notamment dans les régions qui souffrent du chômage où il n'existe aucune perspective d'emploi. D'où la nécessité d'une décentralisation des initiatives créatrices d'entreprises et par la même, de postes de travail. Autant de questions et contraintes qui devront être levées avec l'implication de toutes les institutions concernées mais dans un cadre bien organisé. Cet espace est d'ores et déjà identifié. Il s'agit du conseil de concertation pour le développement des PME. Une assemblée générale élective de cette instance a eu lieu hier au Palais des expositions des Pins-Maritimes (Safex). Le conseil regroupera dans la composition de son assemblée générale des entreprises et institutions publiques chargées du développement des PME. Il se veut un espace pour promouvoir la coopération et la fédération des efforts de tous les acteurs pour le développement économique et social du pays. Ce conseil devra en principe remplacer le conseil consultatif de la PME, présidé jusque-là par M. Sassi. À ce propos, M. Youcef Yousfi, a évoqué hier la création d'un fonds d'amorçage pour financer les frais de recherche, de développement et d'élaboration de prototypes de start-up. Mais aussi la modification prochaine du décret portant sur le compte d'affectation spécial intitulé Fonds national de mise à niveau des PME, d'appui à l'investissement et de promotion de la compétitivité industrielle. Ce fonds devra prendre en charge, 25% des charges liées à la réalisation des investissements dans les régions à développer à l'instar du Sud et des Hauts-Plateaux. Par ailleurs, cet organe de concertation contribuera au développement du partenariat public-privé pour l'élaboration et l'évaluation des politiques d'appui aux TPE/PME. B. K.