Aucune information vérifiable n'a filtré sur les circonstances exactes qui ont poussé les militaires à faire usage de leurs armes. Saïd Boubekki, un citoyen âgé de 41 ans, originaire du village de Mehagga, dans la commune d'Idjeur, collectivité relevant de la daïra de Bouzeguène à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, a été tué, mercredi dernier, en début de soirée, par un détachement de l'Armée nationale populaire (ANP). L'information s'est répandue dans toute la région comme une traînée de poudre avant que les réseaux sociaux ne s'en saisissent pour la diffuser à travers le monde. Saïd Boubekki, qui travaille depuis quelque temps à l'hôpital de Tizi Ouzou, se rendait, durant ses temps libres, dans cette forêt proche du village, où il avait un troupeau de bêtes (bovins) qu'il entretenait quotidiennement avant de rentrer chez lui, à la tombée de la nuit. Les citoyens du village ainsi que sa famille ignorent les circonstances exactes de ce drame. L'armée effectuait souvent des ratissages et des incursions dans cette forêt qui fut, lors de la décennie noire, un repaire puis un lieu de transit des groupes terroristes. Aucune information vérifiable n'a filtré sur les circonstances exactes qui ont poussé les militaires à faire usage de leurs armes et tuer le malheureux éleveur. Les citoyens du village de Mehagga, eux, sont unanimes pour parler de bavure militaire. Le corps de la malheureuse victime a été évacué, dans la même soirée, à la morgue de l'hôpital Meghenem-Lounès d'Azazga, avant d'être acheminé, jeudi en fin d'après-midi, au domicile mortuaire pour permettre à la famille de faire son deuil et d'organiser sa veillée funèbre dans la douleur et la consternation. Les funérailles se sont déroulées, hier, vendredi, au cimetière du village qui a vu déferler plusieurs milliers de citoyens et d'élus de la région, venus rendre hommage au jeune Saïd Boubekki et assister la famille dans cette terrible épreuve. Il est à noter qu'après cette nouvelle bavure militaire dans la région, les citoyens du village de Mehagga n'ont pu contenir leur colère envers les autorités civiles et militaires du fait qu'il y a quelques années de cela, une autre bavure militaire avait coûté la vie à autre citoyen du village, le nommé Lounès Deghaimi, un père de famille et chef de la garde communale d'Idjeur, à l'époque, qui avait été tué malencontreusement par balles alors qu'il transportait de la nourriture pour ses compagnons qui étaient de garde dans cette forêt infestée, en cette période noire, par les groupes terroristes. KAMEL NATH OUKACI