Le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Youcef Kalafat, souligne le maintien du prix du pain à 10 DA, après les garanties du ministère du Commerce de revoir à la hausse la marge bénéficiaire des boulangers. Liberté : Dans plusieurs wilayas du pays, des boulangers ont décidé d'augmenter le prix du pain. Qu'en pensez-vous ? Youcef Kalafat : Cela s'est passé hier, mais aujourd'hui (dimanche, ndlr), tout est rentré dans l'ordre. Les boulangers ont finalement décidé de ne pas augmenter le prix du pain et de continuer à le vendre à 10 DA, comme auparavant. Peut-on savoir pourquoi sont-ils revenus sur leur décision ? Parce qu'ils ont pris eux-mêmes la décision de revoir à la hausse le prix sans consulter ni l'Union des boulangers ni la Chambre de commerce, de même qu'ils n'ont reçu aucun communiqué ni aucune instruction de notre part. C'était le résultat d'une réunion entre 8 ou 10 boulangers, non pas de boulangers au niveau national. Le mot d'ordre a été suivi dans 5 ou 6 wilayas seulement, avec un maximum de 6 boulangers dans chacune des wilayas. Le reste des boulangers à l'échelle nationale n'a pas été solidaire avec eux. Ils n'ont pas voulu poursuivre cette démarche parce qu'ils ont craint des sanctions à leur encontre. En outre, le ministère du Commerce a annoncé, hier (samedi, ndlr) après-midi, à travers un communiqué lu à la télévision, que le dossier des boulangers a été ouvert au niveau du gouvernement. Des consultations vont être menées. Le ministre a promis qu'une nouvelle marge bénéficiaire pour les boulangers sera définie, ainsi, ces derniers n'auront pas besoin d'augmenter le prix de la baguette. Cette décision de revoir la marge bénéficiaire sans augmenter le prix du pain vous agrée-t-elle ? Nous avons toujours revendiqué et nous continuerons à revendiquer le droit d'avoir une marge bénéficiaire. Car nous sommes des commerçants, nous avons un registre du commerce et nous sommes soumis aux impôts et à la Casnos (Sécurité sociale). Avoir une marge bénéficiaire est un droit légitime au vu des augmentations des prix des matières premières, qui nous a rendu notre marge bénéficiaire insignifiante. C'est ce que nous a garanti le ministère du Commerce, une fois le travail terminé avec le gouvernement. À votre avis, comment le gouvernement compte-t-il agir pour ne léser ni le boulanger ni le consommateur ? C'est le problème du gouvernement. Il peut baisser les prix des matières premières ou baisser les impôts pour les boulangers. En tout cas, le dossier est sur le bureau du gouvernement, pour trouver la solution qui permettra au boulanger de retrouver sa marge bénéficiaire sans augmenter le prix de la baguette. Entretien réalisé par : A. R. [email protected]