Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a suggéré lundi que les principaux pays producteurs de pétrole pourraient commencer en juin à discuter d'une possible augmentation de leur production pour 2019, en fonction de l'état du marché. "Nous n'allons pas changer de cap dans la seconde moitié de l'année (2018)", a prévenu M. Faleh à Riyad après une rencontre avec son homologue américain Rick Perry. "Cependant, nous aurons en juin une idée plus claire sur les prévisions d'équilibre du marché et nous commencerons (alors) à penser à quoi faire en 2019", a-t-il ajouté. Mais, prévient-t-il, "l'intention n'est pas d'inonder le marché du jour au lendemain". L'Opep et ses partenaires, dont la Russie, ont convenu la semaine dernière de prolonger leurs quotas de production pour l'année 2018, suivant en cela la stratégie qu'ils ont mise en place au début de cette année afin de redresser les prix du pétrole. La stratégie, accompagnée par une reprise économique mondiale, a pour l'instant porté ses fruits : les prix sont passés de moins de 30 dollars le baril début 2016 à autour de 60 dollars actuellement et les stocks sont revenus à un niveau normal. Mais les signataires de l'accord pourraient cependant être prêts à revoir l'accord en cours d'année. En effet, il ne faudrait pas que le prix du pétrole monte trop haut car cela rendrait de nouveau les schistes américains compétitifs. Au jour d'aujourd'hui, les réductions de production impulsées par l'Opep ont été l'un des principaux catalyseurs de la récente reprise des prix du pétrole, alors que les anticipations de rééquilibrage des marchés pétroliers sont bien avancées. Toutefois, les craintes que la hausse de la production américaine freine les efforts de l'Opep pour débarrasser le marché de l'offre excédentaire, empêchent les prix de progresser encore davantage, selon les acteurs du marché. La production intérieure aux Etats-Unis a rebondi de près de 15% depuis le creux le plus récent à la mi-2016 et l'augmentation des activités de forage pour de nouveaux moyens de production devrait continuer de croître, les producteurs étant attirés par la hausse des prix. Le prolongement de l'accord de réduction de l'offre visant à soutenir les prix, fait craindre l'ouverture d'une fenêtre aux producteurs de pétrole de schiste américains. D'ailleurs, les prix du pétrole reculaient un peu hier en cours d'échanges européens. Vers 11h GMT (12h à Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 62,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 15 cents par rapport à la clôture de lundi. Saïd Smati