La réunion des pays exportateurs de pétrole, membres de l'Opep, s'annonce sous les meilleurs auspices, les prix du pétrole s'affichant en hausse constante — au-dessus de 50 dollars — sur les places boursières mondiales, depuis quelques jours. Hier, à l'ouverture de la nouvelle semaine de cotation, tous les voyants étaient encore au vert, à deux jours de la rencontre de l'Opep qui planchera, jeudi à Vienne, en Autriche, sur la recon-duction de sa décision de réduction de quotas. La réédition de la décision prise en novembre 2016 et ayant permis une mise en application de coupes de production dès janvier 2017, pour une durée initiale de six mois, est en principe acquise, ce qui réconforte les marchés. C'est le cas notamment depuis l'engagement annoncé, la semaine dernière, par l'Arabie Saoudite et la Russie en vue de réduire leur production pour les six mois, voire les neuf mois à venir. L'Arabie Saoudite, membre influent de l'OPEP et premier exportateur de pétrole au monde, s'est dite confiante quant à la prolongation des quotas. Dimanche, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al Faleh, a précisé que son pays ainsi que l'Irak et les pays du Golfe membres de l'OPEP étaient favorables à cette extension et pourraient potentiellement être rejoints par «deux ou trois producteurs». Pour sa part, l'Algérie, par la voix du ministre de l'Energie, soutient d'ores et déjà la décision de réduction. Nourredine Boutarfa a sillonné, dans cet objectif, quelques pays producteurs, dont la Russie et l'Irak, pour confirmer la volonté de l'Algérie d'aller dans le sens d'une décision consensuelle autour de la prolongation de la décision de réduction. Dans ce contexte, «les prix continuent de monter en tandem avec l'optimisme des investisseurs sur la probabilité que les grands producteurs de pétrole étendront leur accord de limitation de la production pour rééquilibrer le mar-ché», soulignent des analystes cités par les agences de presse. D'autres experts restent plus mesurés, gardant un œil sur l'évolution de la production de schiste américain : «Bien qu'il soit désormais largement attendu que l'OPEP et ses partenaires décident, lors de leurs réunions du 25 mai, de reconduire l'accord pour neuf mois, il reste à savoir comment le pétrole de schiste américain réagira.» Le pétrole de schiste américain, dont l'arrivée sur le marché avait déséquilibré l'offre, avait dans un premier temps poussé l'Opep à inonder le marché de brut pour faire chuter les prix et ruiner la coûteuse production américaine. Mais la résistance inattendue de l'industrie du schiste avait forcé l'OPEP à limiter sa production dès janvier 2017, pour faire remonter les prix à travers l'accord de limitation, une mesure qui n'est pour l'instant pas parvenue à écluser les réserves mondiales. Il reste à savoir si l'impact qu'aura la reconduction des limites de production, que vont probablement s'imposer les pays Opep et leurs alliés non Opep, sera durable sur la courbe des cours du baril et s'il aidera à résorber enfin l'excès d'offre sur le marché.