Le raïman a choisi le luthiste Raouane pour assurer la première partie de son concert ce soir. En marathon promotionnel hier, à la veille de son concert-événement à la Coupole du 5-Juillet (complexe Mohammed-Boudiaf), Khaled Hadj Brahim a fait une brève halte à la salle de conférences de la télévision où il a rencontré les journalistes de la presse écrite. Fidèle à lui-même, le chanteur a sculpté, à grand renfort de sourires et de boutades, l'assistance nombreuse, l'image d'un Khaled “des bas quartiers”, toujours tel qu'il a été à ses débuts. Aujourd'hui, il compte profiter de sa notoriété internationale pour faire connaître les artistes avec qui il partage des affinités hors de nos frontières. C'est l'une des raisons pour lesquelles il a choisi de mettre H'mama dans son dernier album, Ya Rayi. Chanson écrite par Rabah Driassa (dont la trace subsiste à la Sacem en France) en 1954 et rendue célèbre ensuite par Blaoui El-Houari. C'est aussi le cas pour Raouane, fondateur du défunt groupe Méditerranéo, à qui il confie la première partie de son concert. “C'est un jeune qui joue de la mandoline blanche. Je l'ai découvert lors de la cérémonie des Fennecs d'or. Ce soir, il va jouer avec moi.” L'autre défi que se lance Khaled à bras-le-corps est celui de la conquête du marché américain, “chose très difficile”. Pour frapper un grand coup, il désigne un certain Carlos Santana comme cheval de bataille, “ce personnage que j'aime beaucoup”. Genèse succincte d'une collaboration avec un monstre sacré de la world music : “J'ai rencontré son producteur, il m'a donné sa musique et carte blanche pour faire ce que je veux.” La chanson née de la fusion des deux pâtes s'appelle Love the people, love the children, et a été présentée lors de l'édition précédente des Grammy Awards. “J'y ai croisé Stevie Wonder et Mel Gibson”, dit-il amusé. Récemment la Grande-Bretagne s'est aussi intéressée de près au “raïman”. La BBC lui consacre un reportage (diffusé il y a deux mois) qui retrace le cheminement de la réalisation de son dernier album et revient sur les traces de ses débuts à Oran. Aux Grammy's londoniens, dernièrement, lui a aussi été remis l'Award du meilleur chanteur dans la catégorie world music. À la question de savoir pourquoi à travers Ya rayi (enregistré entièrement en arabe), il revendique un retour aux sources, le chanteur confie qu'au début de sa carrière dans l'Hexagone : “Je ne voulais pas agresser les oreilles. Je voulais entrer doucement dans les foyers français.” Maintenant que c'est chose faite, le temps est venu de “rendre hommage à tous ceux qui nous ont donné la liberté”. D. B. Khaled Hadj Brahim en concert ce soir à partir de 20h à la Coupole du 5-Juillet Prix du billet : 500 DA